A Tatroz, on apprend à construire ses panneaux solaires soi-même
L’association Sebasol forme les citoyens à l’autoconstruction de panneaux solaires thermiques.
Partager
29 octobre 2023 à 21:05
Durabilité » Aidé d’un participant, Jean Marschall soulève une grande plaque de verre. «On va enfiler le verre dans les crochets du cadre en bois.» L’homme en salopette démontre comment monter un capteur solaire thermique (panneau) sur un pan de toit, reconstitué dans un dépôt.
Celui-ci se situe dans un ancien moulin à Tatroz. C’est là qu’une douzaine de privés sont venus samedi des quatre coins de la Romandie pour prendre part à l’un des cours dispensés par l’association Sebasol. Celle-ci conseille les citoyens dans les meilleures options énergétiques pour leur habitation, et les soutient dans leurs projets en autoconstruction.
Moins d’électricité
Cette vision, opposée aux intérêts marchands des vendeurs de pompes à chaleur et panneaux photovoltaïques, a notamment séduit Pascal Dijkstra, de Fey (VD).
«J’avais posé une pompe à chaleur il y a 17 ou 18 ans. Elle sera bientôt en fin de vie», explique-t-il. «J’ai fait des demandes d’offres pour du photovoltaïque, mais on me proposait un patchwork de panneaux inesthétique», ajoute-t-il, évoquant aussi les incertitudes liées au marché de l’électricité.
Ce paysagiste se dirigera vers la pose de panneaux solaires thermiques. Concrètement les rayons solaires chauffent une plaque de cuivre disposée derrière une plaque de verre. Qui vient à son tour chauffer l’eau transitant en circuit fermé par un serpentin en cuivre. Le solaire thermique offre une autonomie en chauffage et eau chaude sanitaire. «L’idée est de diminuer ma consommation électrique», poursuit Pascal Dijkstra. Son installation sera couplée à un accumulateur, sorte de boiler, et à un chauffage à bois.
A Tatroz, on s’affranchit des dépendances, telle que la hausse du prix de l’électricité. Pour ce faire, Sebasol mise sur l’isolation et des stratégies comportementales, puis le solaire thermique par l’approche low tech. Autrement dit, une technologie et un savoir-faire que tout un chacun peut s’approprier. «On gagne en indépendance», s’enthousiasme Jean Marschall. Sur un établi, le voilà qui cintre un tuyau de cuivre à l’aide d’une manivelle reliée à un système de poulies. Il en résulte un serpentin qui sera ensuite brasé sur des plaques de cuivre à l’aide d’étain.
En construisant leurs capteurs, les participants acquièrent les compétences pour les réparer eux-mêmes. Ces capteurs sont posés si possible avec une forte inclinaison, idéalement vers 60 degrés. La surface d’absorption des rayons est ainsi plus importante, lorsque le soleil est bas dans le ciel. Car c’est à la saison froide que le solaire thermique tire son épingle du jeu. A une période de l’année où les besoins en chauffage sont élevés, et où le réseau électrique est déjà soumis à rude pression.
Ce contenu provient de notre ancien site web. Il est possible que sa mise en page ne soit pas idéale. En savoir plus