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Alimentation. Des marques de concentré de tomates liées au travail forcé en Chine

Selon une enquête menée par la BBC, plusieurs marques de concentré et de purée de tomates, vendues dans les supermarchés britanniques et allemands, contiennent des tomates cultivées ou récoltées par des travailleurs forcés en Chine.

Le Xinjiang, jouissant d'un climat propice à la culture de la tomate, représente un tiers de la production mondiale des tomates (image d'illustration).KEYSTONE/EPA/ROMAN PILIPEY

ATS
AFP

ATS et AFP

Aujourd’hui à 16:43, mis à jour à 18:26

Temps de lecture : 1 min

Souvent présentés comme "italiens", ces produits contiennent des tomates provenant de cette région chinoise, où le travail forcé est une réalité dénoncée par l'ONU, bien que contestée par Pékin. Le Xinjiang, jouissant d'un climat propice à la culture de la tomate, représente un tiers de la production mondiale des tomates.

La BBC a recueilli les témoignages de quatorze personnes victimes de travail forcé dans l'industrie chinoise de la tomate. Ces dernières doivent atteindre des quotas élevés - jusqu'à 650 kilos par jour - sous peine de subir des chocs électriques ou d'être emprisonnées. Bien que ces allégations soient difficiles à prouver, elles sont fortement cohérentes, selon le diffuseur britannique.

Petti pointé du doigt

D'après l'enquête, les tomates sont transportées par train de Chine vers la Géorgie, via le Kazakhstan et l'Azerbaïdjan, puis acheminées par bateau vers Salerne, en Italie, pour y être transformées. Le groupe Petti, producteur de sa propre marque et de marques distributeurs pour les supermarchés européens, est fréquemment cité.

Des analyses en laboratoire effectuées sur 64 produits différents, provenant du Royaume-Uni, d'Allemagne et des Etats-Unis, ont révélé que si la plupart contenaient des tomates italiennes, 17 d'entre eux, dont dix produits Petti, contenaient également des tomates chinoises. Une enquête sous couverture a aussi été menée auprès du producteur italien.

Lidl reconnaît

Informés des résultats, les supermarchés concernés ont déclaré prendre ces accusations au sérieux, sans pouvoir les confirmer. Seul Lidl a reconnu avoir utilisé - temporairement - dans ses magasins allemands des tomates chinoises via son fournisseur italien Giaguaro, qui de son côté a assuré respecter les droits des travailleurs et ne plus utiliser de tomates chinoises pour les produits Lidl.

Contrairement aux Etats-Unis qui interdisent toute importation du Xinjiang, l'Europe privilégie l'autorégulation, une approche critiquée par les ONG.