Francis Piccand enseignant universitaire en relations internationales, ancien conseiller politique pour la région Moyen-Orient/Afrique du Nord au DFAE
24 juillet 2024 à 12:00
S’interroger sur une gouvernance mondiale semble aujourd’hui anachronique, tant l’heure n’est plus aux grandes déclarations, ni à la globalisation des échanges et à la gestion commune des urgences planétaires, mais bien plutôt au repli identitaire du chacun chez soi et pour soi. Triste bilan, en particulier pour une Amérique qui se rêvait, après la chute du bloc soviétique en 1991, en bâtisseuse «bienveillante» d’un monde démocratique! Thématisé par le philosophe Emmanuel Kant, ce rêve d’un monde en paix perpétuelle s’est envolé. Le paysage géopolitique est aujourd’hui sous tension. Il forme un amalgame hétérogène, instable, imprévisible et dangereux, dont nul ne peut anticiper les traits ou les lignes de fractures.