Proche-Orient. Près de 200 morts dans des frappes israéliennes au Liban
Les frappes israéliennes contre le Hezbollah ont fait plus de 180 morts lundi au Liban, ont annoncé les autorités de ce pays. Les bombardements de cette journée ont été de loin les plus meurtriers en près d’un an d’échanges de tirs en marge de la guerre à Gaza.
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ATS et AFP
23 septembre 2024 à 07:40, mis à jour à 16:12
En dépit des multiples appels à la retenue de la communauté internationale, l’escalade militaire n’a cessé de s’aggraver ces derniers jours entre l’armée israélienne et le puissant Hezbollah libanais, soutenu par l’Iran, faisant redouter une spirale incontrôlable.
Le Premier ministre libanais, Najib Mikati, a dénoncé «un plan de destruction» de son pays, où les hôpitaux ont été mis en alerte dans le sud et l’est face à l’afflux de blessés tandis que les écoles ont fermé pour deux jours dans plusieurs régions.
Les frappes israéliennes «sur les localités et les villages du sud» ont fait lundi «182 morts et 727 blessés», dont «des enfants, des femmes et des secouristes», selon le ministère libanais de la Santé.
Dans la panique, des centaines de Libanais fuyaient les zones bombardées, selon un responsable local. Des centaines de voitures transportant des familles étaient coincées dans des embouteillages à Saïda, la grande ville du sud, selon des photographes de l’AFP.
Lundi, l’armée israélienne a annoncé avoir ciblé au Liban plus de 300 sites du Hezbollah, qui tire des roquettes depuis près d’un an vers le territoire israélien en soutien au Hamas palestinien, en guerre contre Israël dans la bande de Gaza.
Frappes «de grande envergure»
L’armée a ajouté qu’elle élargissait l’étendue de ses bombardements et que de nouvelles frappes «de grande envergure» allaient viser la vallée de la Békaa, un bastion du Hezbollah dans l’est du Liban. Elle a demandé à ses habitants de s’éloigner des entrepôts d’armes du mouvement islamiste, après avoir lancé le même appel à la population du sud.
Les frappes de lundi ont visé le sud, notamment les abords de la ville côtière de Tyr, et l’est du Liban, dégageant d’épais champignons de fumée, selon des correspondants de l’AFP et des témoins.
Le Hezbollah a annoncé avoir frappé trois cibles dans le nord d’Israël.
Selon l’agence officielle ANI, des Libanais «à Beyrouth et dans plusieurs régions» ont reçu sur leurs téléphones fixes des appels à évacuer émanant d’Israël.
Haïfa désertée
Alors que le front de la guerre s’est déplacé ces derniers jours vers le Liban, le Hezbollah a promis de continuer à attaquer Israël «jusqu’à la fin de l’agression à Gaza». Dimanche, les tirs de roquettes ont atteint pour la première fois les environs d’Haïfa, le grand port du nord d’Israël. Les rues de la ville, survolée à intervalles réguliers par des avions de combat, étaient désertes lundi, selon un journaliste de l’AFP.
«Je n’ai pas peur pour moi mais pour mes trois enfants», a témoigné Ofer Levy, un officier des douanes de 56 ans qui vit à Kiryat Motzkin, dans le nord d’Israël. «Aucun pays ne peut vivre comme ça», a-t-il ajouté.
Selon l’armée, des centaines de milliers de personnes ont dû se réfugier dans des abris dans le nord, où les écoles sont fermées jusqu’à lundi inclus.
«Conséquences dangereuses»
Les échanges de tirs entre Israël et le Hezbollah ont gagné en intensité depuis la vague d’explosions spectaculaires des appareils de transmission du mouvement, attribuée à Israël, qui a fait 39 morts et 2931 blessés, selon les autorités libanaises, les 17 et 18 septembre à travers le Liban.
Vendredi, une frappe israélienne sur un immeuble de la banlieue sud de Beyrouth a tué 16 membres de la force d’élite du Hezbollah, dont son chef, Ibrahim Aqil. Le raid a fait 45 morts au total dont des civils, selon les autorités libanaises.
L’Iran a mis en garde, lundi, Israël contre «les conséquences dangereuses» de ses attaques au Liban tandis que le Hamas a dénoncé une «agression barbare».