Edito. un autre raz-de-marée vert

Comme en 2019, la Suisse est submergée par un raz-de-marée vert. Mais il s’agit cette fois d’une autre couleur, celle de l’UDC, qui convainc pratiquement trois électeurs sur dix. Dans le même temps, écologistes et vert’libéraux boivent la tasse et perdent une bonne part des positions acquises dans l’euphorie environnementale d’il y a quatre ans. Ce n’est pas une surprise, car la dernière législature a été le théâtre d’un basculement d’époque.

Certes, le réchauffement climatique reste une préoccupation des citoyens helvétiques. Mais il n’est plus au premier plan. Crise sanitaire, risque de pénurie d’énergie, effondrement de Credit Suisse, pouvoir d’achat en berne, guerre en Ukraine et depuis peu conflit israélo-palestinien: le monde paraît plus instable que jamais. Dans ces conditions, la rhétorique sécuritaire de l’UDC a fait merveille, d’autant plus que le parti blochérien a réussi à placer le thème de la migration au cœur du débat. Cela lui permet à présent de remporter un franc succès. En témoignent ses résultats dans le canton de Fribourg, où la formation agrarienne arrive en tête dans 96 communes sur 126 et récupère le second siège qu’elle avait perdu au Conseil national en 2019.