Fribourg a mal à son école. Le licenciement abrupt de Frédéric Ducrest, directeur du Cycle d’orientation de La Tour-de-Trême depuis 20 ans, est le symptôme d’un malaise profond. Il donne l’impression que la Direction de la formation et des affaires culturelles (DFAC) a voulu couper une tête qui dépasse et se débarrasser une fois pour toutes d’un gêneur n’hésitant pas à remettre en cause publiquement la doxa pédagogique, par exemple en faisant part de ses préoccupations sur l’apprentissage de l’orthographe et de la grammaire, qui deviennent selon lui «négligeables» dans l’enseignement du français. Sylvie Bonvin-Sansonnens, responsable de la DFAC, a beau se réfugier derrière des arguments de procédure et évoquer un simple conflit de management, elle ne parvient pas à dissiper ce sentiment de trouble, accentué par le fort soutien prodigué par le corps enseignant au directeur débarqué.
Cette triste affaire est révélatrice du climat tendu régnant au sein du monde de l’école fribourgeoise. Confrontés à des difficultés croissantes sur le terrain, les enseignants se sentent souvent bien démunis face aux profondes évolutions sociétales. Mais leurs appels à l’aide semblent peu entendus par une DFAC faisant preuve de caporalisme et davantage encline à les remettre à l’ordre plutôt qu’à leur donner un coup de main.