Edito. l’élection du Conseil fédéral s’est déroulée comme du papier à musique

Les amateurs de suspense en ont été pour leurs frais. Comme attendu, l’élection du Conseil fédéral s’est déroulée ce mercredi comme du papier à musique, les parlementaires jouant leur partition avec application, de crainte qu’une note dissonante ne crée la pagaille sous la Coupole. A ce petit jeu lissé et policé, c’est le socialiste bâlois Beat Jans qui est sorti grand vainqueur, devenant le 122^e conseiller fédéral de l’Histoire.

La stratégie du PS, qui a présenté un ticket à deux noms – Beat Jans et le Grison Jon Pult – a donc été payante. Il est vrai que les formations de droite, qui devaient assurer la réélection de leurs propres ministres, n’avaient pas intérêt à la remettre en cause. Toutefois, une partie du parlement a fait part de son mécontentement devant ce choix restreint en donnant sa voix au candidat «sauvage» Daniel Jositsch. Soucieux de ne pas froisser le camp bourgeois, les socialistes ont aussi fâché les Verts en refusant de soutenir leur candidat Gerhard Andrey, qui se présentait contre le libéral-radical Ignazio Cassis. Ces tensions entre les deux alliés traditionnels de la gauche de l’échiquier laisseront des traces. Il faut dire que, incapable de créer une dynamique autour de sa candidature, l’écologiste fribourgeois subit une cuisante défaite. Il aura besoin de temps pour s’en remettre.