Dominique Rey, membre des Grands–parents pour le climat, Villars-sur-Glâne
10 mai 2024 à 11:47
Le réchauffement climatique est malheureusement bien plus prononcé que prévu, en Suisse. Face à cette menace grave, deux attitudes: changer notre mode de vie, comme le propose l’éditorial de François Mauron dans La Liberté du 2 mai, ce qui suppose la prise en compte du récent arrêt de la Cour européenne des droits de l’homme, ou refuser, comme Jean-François Emmenegger (2.5), cette injonction sous prétexte que la Cour aurait dépassé son domaine de compétence et que la part des Suisses serait sans effet, parce que marginale. Pas si marginale cependant si l’on ajoute la production de CO2 par tous nos produits importés. Sa recommandation, «plus de réflexions et moins d’activisme», est discutable.
Je propose une autre réflexion qui n’est pas activisme, mais agir responsable. Revenons à la maxime d’Hippocrate, «avant tout ne pas nuire». Elle est le fondement des droits de l’homme, qui doivent infléchir notre conduite en l’espèce. Nous nous sommes comportés comme des propriétaires de la Terre pour en tirer un bénéfice maximum, au mépris des générations futures. Plutôt que la mainmise d’affairistes qui dérégulent les processus naturels jusqu’à y introduire une obsolescence programmée, préférons le droit d’usage d’une ressource admirable.
L’attitude contemplative face à la merveille de la création et l’exigence éthique du respect inconditionnel de la vie sont désormais les principes qui doivent guider notre agir. Les calculs économiques en vue d’une rentabilité à court terme ne feraient que précipiter «le train fou du dérèglement». Acceptons donc d’une manière conséquente le «puissant coup de frein» qui nous est proposé.