Francis Maillard, Marly
24 décembre 2024 à 11:16, mis à jour à 15:41
Amin Maalouf, écrivain franco-libanais, secrétaire perpétuel de l’Académie française, nous fait rêver quand il imagine que l’Europe pourrait revêtir une fonction parentale dans la construction d’un nouvel ordre mondial. Idée farfelue? Pas tellement!
Dans Le naufrage des civilisations, l’auteur explique les raisons pour lesquelles «l’Europe pourrait être capable, mieux que les Etats-Unis, d’assumer cette fonction parentale». Il insiste sur le «pourrait», parce que sur la route qui pourrait conduire l’Europe à cette formidable mission parentale pour le monde, notre continent s’est grillé «à la fois par excès et par déficit de démocratie». Trop de démocratie en accordant à chaque Etat membre un droit de veto; et déficit en confiant le pouvoir à Bruxelles, soit à des commissaires nommés par les Etats, plutôt qu’à un Gouvernement européen nommé de manière démocratique par les citoyens de l’Union européenne.
S’agissant du rôle parental que pourrait jouer l’Europe dans la construction d’un nouvel ordre mondial, on peut admettre (tout en le regrettant) les réflexions d’Amin Malouf à propos de la démocratie, car l’Europe a «de bonnes cartes en mains». Le secrétaire de l’Académie française rappelle, avec raison, que l’Europe est le lieu de naissance de la Révolution industrielle comme de la civilisation qui l’a accompagnée. C’est «l’atelier» où s’est forgée l’humanité moderne. Que dire de plus, si ce n’est que l’Europe passe à côté d’un grand destin. Mais, qui sait, il n’est peut-être pas trop tard.