Christophe Emmenegger, dir. Chambre de commerce et d'industrie du canton de Fribourg
Aujourd’hui à 13:04
Chaque entreprise, chaque ménage suisse veut-il diviser sa consommation par trois en dix ans? Telle est la question que nous pose l’initiative populaire «Pour une économie responsable respectant les limites planétaires», texte faussement appelé initiative pour la responsabilité environnementale, soumise à votation le 9 février. La réponse est simple: cela n’est possible qu’au prix de faillites en série, d’une explosion du chômage et d’une envolée des prix.
Ramener en une décennie la consommation des Suisses au niveau de celle que l’on observe en Haïti ou en Afghanistan – qui sont parmi les rares pays qui respectent les objectifs de cette initiative extrême – reviendrait à sacrifier notre prospérité d’un coup de crayon. L’objectif visant à réduire l’impact de nos activités sur la nature fait partie des préoccupations quotidiennes de l’énorme majorité des entreprises. Depuis trente ans, la production industrielle suisse s’accroît alors que les émissions de CO2 de nos usines diminuent année après année. Il faut peut-être accélérer la cadence, mais les solutions passent par l’utilisation rationnelle des ressources naturelles, par des énergies propres et par des percées technologiques.
Chacun de ces buts nécessite des moyens financiers. Des moyens que l’initiative anéantirait. Au lieu de nous diriger vers une planète plus durable, nous ferions le choix de la décroissance. Nous choisirions d’observer la transition vers une économie durable… dans les autres pays. Une telle option relève de l’irresponsabilité.