Allemagne. Politique migratoire en Allemagne: la droite brocardée
L'opposition conservatrice allemande a été brocardée jeudi lors de plusieurs manifestations dans le pays après l'adoption la veille au parlement de son texte anti-immigration grâce aux voix de l'extrême droite.
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ATS et AFP
30 janvier 2025 à 21:34, mis à jour à 21:43
Selon la police, environ 6000 personnes se sont rassemblées devant le siège CDU, la Maison Konrad-Adenauer à Berlin, pour exprimer leur opposition à la rupture du "cordon sanitaire" qui avait jusqu'ici isolé le parti d'extrême droite AfD.
Selon l'Alliance Ensemble contre la droite, organisatrice du rassemblement, les manifestants étaient environ 13'000.
"La CDU aide les extrémistes de droite à accéder au pouvoir" en lui "déroulant le tapis rouge", a déploré Carolin Moser, co-organisatrice de la manifestation.
En fin d'après-midi, la police est intervenue pour mettre fin à une intrusion collective dans un bureau local de la CDU situé non loin du siège. Entre 30 et 40 personnes s'y étaient introduites. Les forces de l'ordre ont fait état de dommages matériels.
Lors d'un meeting à Dreste (est), le candidat du parti à la chancellerie, Friedrich Merz, a jugé que ces manifestants "exagéraient".
"L'autorisation de manifester fait bien sûr partie de nos libertés" mais "ceux qui bloquent les tramways ce soir, endommagent les bureaux de district de la CDU et paralysent la Maison Adenauer à Berlin abusent de ce droit de manifester", a-t-il estimé.
Selon l'Alliance contre la droite, 2500 personnes se sont également rassemblées à Dresde pour protester contre le virage politique de celui qui était jusqu'ici le favori des sondages.
"Honte à vous"
Sur les pancartes brandies par les manifestants, on pouvait lire "Honte à vous", "Friedrich Merz représente un risque pour la sécurité de notre démocratie" ou encore "Nous sommes le cordon sanitaire".
Mercredi, les conservateurs et le parti d'extrême droite AfD ont allié leurs voix pour adopter de justesse une motion non contraignante mais à haute valeur symbolique visant à durcir la politique migratoire.
Depuis la Seconde guerre mondiale, les partis modérés traditionnels allemands avaient toujours exclu une coopération avec l'extrême droite au niveau fédéral.
Ce rapprochement intervient seulement quatre semaines avant le scrutin du 23 février.