Pierre Py, ancien médecin-anesthésiste FMH, Villars-sur-Glâne
13 mai 2024 à 12:19
Un service d’urgence est toujours «rattaché» à un hôpital. A Riaz, un établissement moderne avec 80 lits (médecine et chirurgie), quatre salles d’opération et des cabinets médicaux, est pleinement justifié. Bulle et le Sud du canton sont en pleine expansion; c’est très positif pour tout le canton et démanteler l’hôpital est un non-sens. Un service d’urgence H24 est le complément logique: nul besoin de soins intensifs, de médecine et de chirurgie hautement spécialisés.
Les démantèlements des périphériques de l’HFR ont déjà déplacé plusieurs milliers de cas chirurgicaux – les seuls qui rapportent – dans les cliniques qui ne forment pas de médecins et dans les cantons voisins. Fribourg manque de places de formation pour ses étudiants en médecine, imposant un numerus clausus trop restrictif. Le besoin en médecins n’est pas assuré; des dizaines de millions sont dépensés «sans retour sur investissement»; l’HFR est dans le rouge vif, son service d’urgence surchargé.
Le contre-projet à l’initiative H24 est une nouvelle fuite en avant: seul un hôpital en dur a un avenir, les unités mobiles promises (ambulances, SMUR) pourront être réduites d’un coup de crayon. Avant toute décision importante (réseau HFR, nouvel hôpital, cliniques privées surdimensionnées, urgences), le Grand Conseil devrait modifier fondamentalement l’attribution des mandats de prestations inscrites dans la planification hospitalière, contre-productive depuis 2005.