Yves et Myriam Piller, Rueyres-Saint-Laurent
8 août 2024 à 00:00
SMS de notre fille: «Je viens d’avoir M. au téléphone. Il est en […], il a revu sa maman après neuf ans.» Quelle émotion pour ce jeune, avec permis B pour cas de rigueur, de retrouver sa mère dans une relative sécurité! Plusieurs fois, il nous a parlé avec nostalgie de son pays, d’envie de revoir les siens! Il a aussi évoqué son véritable parcours du combattant: échapper aux dangers des Talibans, courir les risques de sa fuite, apprendre le français, passer les étapes de la procédure d’asile, faire une formation, obtenir un travail… Souvent, il a remercié notre fille de l’avoir parrainé, via l’association ParMi, pour franchir certaines étapes administratives, comprendre la culture de son pays d’accueil.
Depuis cinq ans, nous avons nous aussi fait le pas d’accompagner une jeune migrante via ParMi. Partager avec elle un peu de temps, faire quelques téléphones ou expliquer des papiers administratifs nous semble, comme parents et citoyens, un minimum pour lui permettre de trouver sa place ici. Convaincus qu’«en échangeant avec l’autre, je me renforce moi-même» (selon l’écrivain Edouard Glissant, lors d’une émission du Grand Echiquier), nous avons choisi d’entrer en contact, d’être disponibles, etc., plutôt que de faire le gros dos à toute sollicitation.
Loin de nous l’idée d’accueillir «toute la misère du monde» en Suisse, mais loin de nous aussi l’idée d’accepter le repli sur soi asséné, de manière répétitive et mensongère, au mépris du droit, depuis des années par certains politiciens souverainistes… même de notre canton.
Le syndrome helvétique, très répandu chez les députés: s’occuper de trois fois rien, et de multiples façons, quelque vent administratif, suivant les saisons. Inutile de dresser la liste de ces enfantillages, en commençant par le respect ou non de la sa...
