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Ruth Pasquier, Dr en sciences économiques et politiques, Riaz
26 juin 2024 à 11:41
Des conflits de valeurs et d’intérêts existent dans toutes les sociétés. Milton Friedman, connu comme le père de la mondialisation, prônait la liberté politique (démocratie) comme le système le plus efficace capable de résoudre ces conflits sans recourir à des moyens violents. Friedman a également été l’initiateur de la philosophie économique néolibérale qui a apporté la prospérité au monde occidental à l’ère de la mondialisation.
Trois décennies après que le monde a adopté les politiques néolibérales et la liberté démocratique, nous assistons à l’apparition d’une grande fracture sociale dans notre société. Malgré la prospérité économique, la pauvreté a atteint des taux plus élevés que dans les années 1970. La pauvreté est source d’insécurité, et il a été démontré que les inégalités extrêmes imposent des coûts de sécurité importants aux plus favorisés.
La liberté démocratique permet une protestation sociale et politique qui va dans de nombreux cas jusqu’à la désobéissance civique, créant une détérioration de l’économie. Le modèle économique de libre marché fonctionne sur la base de la concurrence, créant un système de gagnants et de perdants. La philosophie de la compétitivité pousse les dirigeants à se débarrasser des travailleurs inefficaces. Il y a donc eu une augmentation du chômage et une détérioration du pouvoir d’achat.
La situation actuelle de la France est un exemple du résultat du conflit entre le libre marché et la liberté démocratique. Il est alarmant de constater que les extrémistes politiques profitent de cette grande fracture sociale. Les gouvernements démocratiquement élus ont ainsi du mal à gouverner (LL du 11.6).
Le refus dans les urnes de la révision de la LPP après l’acceptation d’une 13e rente AVS par le peuple, contre l’avis du Conseil fédéral et du parlement, conforte le sentiment de perte de confiance envers nos autorités politiques. Les dépass...
