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Courrier des lecteurs

La guerre des mots a aussi lieu


Andrea Duffour, Fribourg

Andrea Duffour, Fribourg

30 décembre 2024 à 00:00, mis à jour à 10:11

Temps de lecture : 2 min

La Suisse a jugé que le Hamas et le Hezbollah sont des organisations «terroristes» (La Liberté du 18 décembre). Soit. Pour le Sud global, ce sont des mouvements de résistance armée qui luttent contre l’occupation de leur terre (cf. lettre de Mme Krassnitzer le 17.12, «Interdire et ne pas réfléchir?»).

Les terroristes de la coalition occidentale qui ont envahi la Syrie en 2011 et y sévissent depuis, pour nous, sont des «rebelles», jusqu’à imaginer les retirer de la liste des organisations terroristes et l’Etat qui, sous Bush, a planifié d’attaquer «l’Irak, la Libye, le Liban, la Somalie, le Soudan, la Syrie et l’Iran» (cf. W. Clark) n’est pas considéré comme terroriste. Deux poids, deux mesures.

Israël, les USA et leurs alliés consacrent toute leur énergie à la guerre des mots. L’important, ce sont les mots et non les faits. Le Hamas «massacre 960 civils» d’un côté, 200 000 Gazaouis «meurent» de l’autre. Israël 2009 Global Langage Dictionary offre un aperçu des mots et des réponses «qui fonctionnent» pour détourner l’opinion publique du projet colonial sioniste. Je cite: «Utilisez toujours les quatre mots-clés: démocratie, liberté, sécurité et paix. (…) Parlez du Hamas, et non pas des Palestiniens. Evitez les réponses directes, mais commencez par comprendre l’autre côté avant de faire un lien vers un message pro-Israël.» Vous y trouvez la réponse standard à chaque question et pouvez prédire chaque phrase à la TV.

Entretemps, à Gaza, les enfants continuent à devoir être amputés sans anesthésie avant que le colonisateur ne les assassine sans bruit par la faim, et sans que cela fasse de lui un Etat terroriste.