Benoît Rey La Tour-de-Trême
28 janvier 2025 à 17:31
La culture des chiffres prospère à l’Etat: 300 millions d’investissements et un centre de stockage à 56 millions, au bas mot. La culture vivante passe encore, style veaux, vaches, cochons et leurs produits dérivés; le chant, même dans des églises désaffectées: OK. Le Ranz des vaches et la peinture des poyas, pourquoi pas? Car tout ça vit, s’exprime, fait pleurer nos âmes de Fribourgeois… Mais un centre de stockage de vieilleries! Quelle idée saugrenue ont cultivée nos députés? Un centre de traditions mortes près de Fribourg… à faire pleurer les contribuables.
Et puis, nos élus ont la mémoire mathématique courte: Bluefactory, l’empire de la culture moderne, avec une cheminée où brûlent nos billets et les messages du Conseil d’Etat. La Bibliothèque cantonale, emblème de la DFAC (Direction de la formation et des affaires culturelles), vole plus bas, lestée de surcoûts en or massif. Et la modernisation de l’uni: miséricorde!
Bref, laissons vivre et mourir nos vieilleries là où elles sont nées, selon le saint principe de proximité: leurs lieux d’origine doivent les conserver, jalousement! A Estavayer ses grenouilles et poissons; à Gruyères ses souvenirs du comte Michel; à Fribourg ses bibelots religieux; à Bulle ses futures vieilles montres. Un musée d’archéologie passe encore, nos campagnes étant parsemées d’os et de silex. Enfin, un stockage a pour vocation de rendre quasiment inaccessibles des vieilleries au public et aux mites. Le présent a besoin d’argent, pas le passé doré ou vermoulu!