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Courrier des lecteurs. La Cène aux JO de Paris: ce n’est pas un blasphème


Jean-Patrice Cornaz, Grandcour

Jean-Patrice Cornaz, Grandcour

5 août 2024 à 12:07

Temps de lecture : 2 min

Les réactions outrées au sujet de la cérémonie d’ouverture des JO de Paris m’attristent profondément. En effet, bien que pasteur de l’Eglise protestante vaudoise, je trouve que ces réactions sont malvenues. D’abord parce que la représentation traditionnelle de La Cène (Léonard de Vinci) n’est pas un objet de culte en soi. C’est à l’origine une commande des Sforza pour orner la coupole de l’Eglise de Santa Maria delle Grazie, lieu de repos des défunts de sa famille. Si on regarde bien le tableau, on aperçoit d’ailleurs les blasons de ladite famille! La détourner et la reprendre n’est donc pas un blasphème puisqu’elle n’est pas un objet religieux.

Ensuite, quand bien même cette image est entrée dans l’imaginaire et l’inconscient populaires pour évoquer le Christ et l’Evangile, elle n’en devient pas pour autant la «propriété» des chrétiens ou des Eglises institutionnelles. Elle appartient à toutes et tous en tant que bien culturel. Troisièmement, il est légitime de la retravailler et ainsi de la réinterpréter dans les termes de la culture d’aujourd’hui, même «woke», comme disent certains. Elle a d’ailleurs connu un certain nombre de réinterprétations au cours de l’histoire.

Enfin, s’il faut la juger, c’est d’un point de vue artistique et là, les critères varient en fonction du goût et d’autres critères. Par contre, au niveau de la relecture proposée, pour moi c’est très intéressant: les drag-queens autour de la table évoquent un peu l’accueil tous azimuts du Galiléen: ne se mettait-il pas à table avec des gens décriés et scandaleux? Lisez les Evangiles, bon sang!


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