Logo

Courrier des lecteurs

Courrier des lecteurs. La banalité du mal nous ronge


Philippe Vorlet, Fribourg

Philippe Vorlet, Fribourg

13 août 2024 à 13:18

Temps de lecture : 2 min

La lettre de lecteur du 3 août passé sur «Deux poids, deux mesures à l’œuvre au Moyen-Orient» m’interpelle. Le thème abordé fait penser à la banalité du mal, un concept développé par la philosophe d’origine allemande Hannah Arendt à la suite du procès du criminel de guerre nazi Adolf Eichmann en 1961 à Jérusalem. Selon ma compréhension de ce concept, la banalité du mal, c’est le cynisme de ceux qui ne se sentent pas responsables de l’ampleur de leurs crimes parce qu’ils n’ont aucune empathie pour leurs victimes ni aucune conscience morale pour les actes qu’ils commettent et leurs conséquences.

Aujourd’hui, la banalité du mal, c’est ce cancer qui ronge petit à petit notre humanité. Trois exemples l’attestent, particulièrement dans la bande de Gaza: les USA livrent des bombes destinées à bombarder la population de Gaza, puis apportent une aide humanitaire pour soutenir les civils palestiniens bombardés. Le président de l’Etat d’Israël, Isaac Herzog, dédicace un obus qui ira s’abattre sur une école ou un hôpital à Gaza, puis s’envole vers Paris pour participer à la cérémonie d’ouverture des Jeux olympiques aux côtés de son ami le président Emmanuel Macron.

Tsahal utilise un logiciel d’intelligence artificielle nommé Lavender qui décide lui-même à la place des militaires le choix des cibles humaines pour les frappes aériennes, d’après le site d’investigation +972 Magazine. La guerre par les algorithmes! Nos dirigeants politiques doivent d’urgence intervenir pour enrayer cette spirale infernale et éviter que le mal ne devienne définitivement une banalité.