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Courrier des lecteurs

L’Antiquité ne sert hélas que de décor aux péplums


Olivier Curty, Fribourg

Olivier Curty, Fribourg

30 décembre 2024 à 00:00

Temps de lecture : 2 min

Ayant vu dernièrement le film Gladiator 2, j’aimerais préciser l’article paru dans La Liberté du 9 novembre dernier («Ceux qui vont mentir te saluent», lire aussi la critique d’Olivier Wyser du 13.11, «Sandales, glaives et politique»). Il montre toutes les erreurs techniques qui apparaissent dans les péplums. Certaines d’entre elles sont involontaires (gens en habits modernes qui traversent la scène), d’autres plus gênantes sont à caractère historique (par exemple des figurants lisant le journal).

Votre journaliste a entièrement raison et ces détails gâchent notre plaisir. Cependant, s’ajoutent parfois des problèmes relatifs à la mentalité antique qui est fort différente de la nôtre et ne peut pas lui être comparée. Dans les péplums, c’est l’esprit américain qui est à l’œuvre. Ce dernier dépeint le monde en noir et blanc seulement, c’est la lutte du mal contre le bien et le triomphe de celui-ci. L’esprit antique n’a pas ce genre de considérations.

En outre, le propre du péplum est de saisir le héros face à ses adversités, sans tenir compte des réalités de l’époque. Résultat: il s’agit d’une simple suite d’actions où l’Antiquité ne sert que de décor. Les événements auraient pu se passer n’importe où ailleurs sans qu’ils en soient modifiés. C’est ce que je remarque pour ces productions hollywoodiennes qui cherchent plus à plaire aux spectateurs modernes qu’à brosser un épisode historique dans toute sa complexité. Mais bien sûr, ces questions ne doivent pas nous empêcher de passer un bon moment de détente.