Robert Ayer, Rossens
Aujourd’hui à 11:05
Grâce notamment aux immenses progrès de la science, ce XXIe siècle était celui de toutes les espérances. Nous en sommes à son quart et c’est encore le désenchantement. Après la mise au rebut des grandes espérances religieuses et l’échec des idéologies qui promettaient un avenir radieux pour tous, c’est encore le temps des grandes désillusions.
On dit que la force d’un pays se mesure à sa fibre morale. Une force qui n’est pas dans sa capacité financière et militaire, mais dans ses valeurs, son éthique et sa justice. Or dans notre pays, comme partout ailleurs, les forces économiques et financières de moins en moins régulées par l’Etat sont à l’origine d’un accroissement constant de l’écart de plus en plus malsain entre riches et pauvres. Une disparité qui engendre comme partout de plus en plus de violence dans un pays où les actionnaires sont choyés comme nulle part ailleurs et où les multinationales ne sont pas contraintes à des responsabilités comme dans tous les autres pays européens.
Les milliardaires de la Terre entière occupent ici de plus en plus d’espace tandis qu’il n’y en a plus pour les malheureux en errance. Nos juges sont fort indulgents envers les riches. A Fribourg, on a condamné les membres d’un comité qui ont seulement manqué de clairvoyance dans la surveillance d’un fonds de prévoyance. Où est le juge qui condamnera les anciens dirigeants de nos deux grandes banques à rembourser les énormes bonus perçus, de manière indécente, avant la débâcle dont ils sont responsables?
Vraiment, il y a urgence à faire appel à de bons docteurs pour soigner la racine pourrie de tous ces maux qui nous accablent de plus en plus.