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Courrier des lecteurs

Courrier des lecteurs. Des choix logiques de la part de l'Académie française


Julien Vallélian, Riaz

Julien Vallélian, Riaz

19 septembre 2024 à 10:02

Temps de lecture : 2 min

Dans sa chronique du 7 septembre, M. Aebischer se montre acerbe vis-à-vis de l’Académie française. Il a raison sur certains points, notamment l’absence de tout linguiste dans cette institution. Il s’insurge notamment contre trois décisions prises en 1990. Or, il s’avère qu’il s’agit chaque fois de décisions qui ont une logique. C’est dommage que M. Aebischer n’ait pas cherché à comprendre les raisons qui expliquent ces choix.

Tout d’abord, l’accent circonflexe sert entre autres à indiquer si une voyelle est allongée ou non. Cette différence de prononciation est bien réelle dans certaines régions francophones, notamment la Suisse romande, où on prononce différemment le a de pâte et patte, le e de bête et bette et le o de côte et cote. Par contre, plus personne ne fait de distinction entre u et û ou entre i et î (j’imagine que vous prononcez île de la même manière que il). C’est la raison pour laquelle l’Académie a proposé de renoncer aux circonflexes sur ces deux voyelles uniquement.

Ensuite, le mot nénufar s’est bien écrit avec un f jusqu’en 1935, date à laquelle l’Académie a modifié son orthographe en croyant faussement que le mot venait du grec. Se rendant compte plus tard de son erreur, elle a fait machine arrière en 1990. C’est donc plutôt l’orthographe de nénuphar avec ph qui n’est pas cohérente. Enfin, pour le mot ognon, il faut savoir qu’en ancien français, notre gn s’écrivait ign (sans prononciation du i): besoigne, montaigne, etc. Plus tard, on supprima le i, mais on oublia notamment oignon. En 1990, l’Académie voulut simplement corriger l’oubli.


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