Hélène Jaggy, Grolley
16 septembre 2024 à 00:00
Pourquoi politiser tout combat? L’homme fait preuve d’ignorance quand il s’agit d’un débat à dimension naturelle. Nos sols sont apolitiques, la perte de biodiversité n’est pas seulement une question de place, mais surtout d’usage d’engrais chimiques. Il faut chercher le réel problème avant de déposer une initiative à confrontation politique.
Seuls les intrants garantissent le rendement, mais ils sont comme des antibiotiques: utiles quelques années, puis ils provoquent des dégâts irréversibles. Les monocultures, bien que performantes, manquent de résistance naturelle, d’où le choix rationnel et compréhensible des agriculteurs. Si on martyrise le sol en le labourant, le saturant d’engrais chimiques, sans restituer les nutriments, il devient stérile. La disgrâce humaine est dans un élan sinistre où les politiques publiques héritées sont aujourd’hui anachroniques.
On a besoin d’une agriculture durable, préconisée par un Etat responsable, capable de nourrir localement sans interrompre le commerce, évitant tout morcellement sociétal. Cela est faisable. Il ne faut pas croire en un modèle unique, ni viser une agriculture 100% écologique, mais il est essentiel que l’humus se régénère naturellement. Dans un avenir proche, où les perturbations climatiques s’intensifieront avec des inondations, sécheresses et une répartition inégale des précipitations, cela mènera à la dégradation des sols, à un effondrement de la production agricole, à la décrépitude de l’humanité.