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Courrier des lecteurs

Courrier des lecteurs. C’est la répression qui a coûté cher à l’Université de Fribourg


Apolline Fellay, étudiante à l'Université de Fribourg

Apolline Fellay, étudiante à l'Université de Fribourg

9 septembre 2024 à 12:05

Temps de lecture : 2 min

Début juillet, la réponse du Conseil d’Etat à une question de deux députés sur la mobilisation estudiantine en solidarité avec la Palestine laissait sous-entendre que «l’occupation» aurait engendré plus de 100 000 fr. de frais. Or, aucune occupation n’a eu lieu à l’Université de Fribourg: la mobilisation, respectueuse des lieux et usagers, n’a jamais excédé les heures d’ouverture et ne s’est étendue qu’au hall d’entrée du bâtiment PER21. A aucun moment le bon fonctionnement de l’Uni n’a été empêché. La mobilisation s’est résumée à des discussions démocratiques, des activités culturelles (lecture, broderie), des jeux de société, etc. La nature entièrement pacifique de la mobilisation a d’ailleurs valu le soutien de plus de 80 membres du corps professoral et intermédiaire, ainsi que de l’AGEF.

Par ailleurs, le rectorat, qui a été informé dès le début des intentions pacifiques des étudiants ainsi que de leur volonté d’entrer en discussion, a systématiquement refusé d’adopter une posture d’écoute et d’ouverture au dialogue, contrairement à ce qui s’est fait par exemple à Lausanne ou Neuchâtel. Il a préféré s’adonner à une campagne contre leurs droits d’expression et de rassemblement, en délégitimant le mouvement dans des communiqués, en procédant par intimidations, en déposant une action civile et une plainte pénale, en prononçant une décision administrative, etc.

Ce n’est donc pas la mobilisation qui a coûté cher, mais bien sa répression, complètement démesurée et injustifiée. Ces fonds auraient pu servir à œuvrer pour un cessez-le-feu au lieu de réprimer les voix des étudiants préoccupés par ce génocide qui se déroule devant nos yeux depuis dix mois.