Nicole Haefliger, Autafond
Aujourd’hui à 11:42, mis à jour à 16:12
Une voix dissidente s’élève sans relâche dans les chroniques de ce journal pour dénoncer la dévastation en cours à Gaza, mais aussi l’indifférence qui l’entoure. Face au déchaînement, la Suisse se montre complaisante, les soutiens à la paix sont inaudibles, l’aide humanitaire pourrait être annulée et rien ne gronde. Se pourrait-il que le spectacle d’ouverture des JO ou l’ébriété d’un élu soient pour nous de plus grands scandales que les massacres en cours?
Pascal Bertschy refuse tout retranchement confortable: nous ne sommes pas de simples spectateurs impuissants devant un mauvais feuilleton. Son indignation secoue. Car s’indigner, c’est reconnaître une dignité humaine à préserver. C’est se savoir lié les uns aux autres et, du fait de ce lien, refuser de se considérer comme insignifiant. Le chroniqueur ne donne pas de solution. Si seules des dynamiques collectives mènent à un tel désastre, ce ne sont que d’autres dynamiques pacificatrices qui pourraient infléchir la situation. Une réaction en appelle d’autres pour trouver un chemin permettant d’œuvrer fermement à un apaisement. Il y a un rôle à jouer. Ici comme ailleurs.
Ces chroniques sont une claque. Un réveil serait salutaire. L’indifférence face à l’abîme de Gaza est aussi de mauvais augure par rapport à d’autres sérieux défis actuels où la dignité et la valeur de la vie devraient servir de boussoles dans la puissante houle des intérêts particuliers et de l’aveuglement. M. Bertschy s’en fout probablement que je lui dise merci. Mais la gratitude permet aussi de garder les yeux ouverts.