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Proche-Orient. Opération israélienne près d'un hôpital clé du nord de Gaza

L'armée israélienne a annoncé avoir lancé vendredi une opération contre des combattants du Hamas près de l'un des derniers hôpitaux encore opérationnels dans le nord de Gaza. Le mouvement palestinien a accusé les soldats d'avoir pris d'assaut l'établissement.

Israël soupçonne que l'hôpital Kamal Adwan soit devenu "un bastion des organisations terroristes".KEYSTONE/AP/LEFTERIS PITARAKIS

ATS
AFP

ATS et AFP

27 décembre 2024 à 14:05, mis à jour à 22:07

Temps de lecture : 2 min

L'opération près de l'hôpital Kamal Adwan à Beit Lahia intervient au lendemain de l'annonce par le directeur de cet hôpital, le Dr Hossam Abou Safiya, de la mort de cinq membres de son personnel dans une frappe israélienne. L'armée israélienne, interrogée par l'AFP, n'a pas réagi sur cette frappe.

Dans son communiqué vendredi, l'armée a affirmé que l'hôpital était devenu "un bastion des organisations terroristes et continue d'être utilisé comme cachette par les terroristes". S'appuyant sur des informations des services de renseignements, les forces israéliennes ont lancé une opération à proximité de l'hôpital, selon l'armée.

"Les troupes mènent des opérations ciblées" et essayent d'éviter que les civils, patients et personnel médical ne soient touchés, a-t-elle ajouté.

Le nord ciblé

Depuis le 6 octobre, Israël a intensifié son offensive terrestre et aérienne dans le nord de la bande de Gaza pour selon l'armée empêcher les combattants du Hamas de se regrouper. Avant de lancer l'opération près de l'hôpital, l'armée a déclaré que ses troupes avaient "facilité l'évacuation sécurisée des civils, des patients et du personnel médical" de l'établissement.

Mais le Hamas a indiqué dans un communiqué que "l'armée d'occupation a pris d'assaut l'hôpital Kamal Adwan, forçant le personnel médical, les patients, les blessés et les personnes déplacées à évacuer". Il a accusé les forces israéliennes "de détenir les personnes évacuées".

"Le Hamas tient l'occupation entièrement responsable de la vie des patients, des blessés et du personnel médical, qu'elle a arrêtés et emmenés dans un lieu inconnu", a ajouté le mouvement. Toute communication avec a été coupée, selon le Hamas.

Le Hamas dément "catégoriquement"

L'armée israélienne accuse régulièrement le Hamas d'utiliser les hôpitaux comme centres de commandement pour lancer des attaques contre ses forces. Le Hamas dément ces accusations.

Vendredi, le mouvement palestinien a "démenti catégoriquement" dans un communiqué "toute activité militaire ou présence de combattants de la résistance dans l'hôpital" Kamal Adwan.

"Les mensonges de l'ennemi à propos de l'hôpital sont destinés à justifier le crime abominable commis ce jour par l'armée d'occupation, qui a évacué et mis le feu à tous les services de l'hôpital dans le cadre d'un plan d'extermination et de déplacement forcé", ajoute-t-il, appelant à une commission d'enquête de l'ONU sur "l'ampleur du crime" de l'armée dans le nord de Gaza.

Citant le directeur de l'hôpital, le ministère de la Santé du territoire palestinien dirigé par le Hamas a, lui, affirmé que l'armée israélienne avait "mis le feu à tous les services de chirurgie de l'hôpital".

L'armée a aussi "évacué tout le personnel médical et les personnes déplacées", a encore dit le directeur de l'hôpital. "Il y a un grand nombre de blessés parmi l'équipe médicale", a ajouté M. Abou Safiya. Vendredi matin, l'hôpital abritait environ 350 personnes, dont 75 blessés et malades, ainsi que 180 membres du personnel médical, toujours selon le directeur de l'hôpital.

Des témoins dans le secteur ont indiqué à l'AFP que l'hôpital avait été évacué et que des centaines de personnes vivant à proximité avaient été "contraintes de se réfugier à l'école Al-Fakhoura et à l'hôpital Indonésien" à Jabalia. Les responsables de l'hôpital n'étaient pas joignables dans l'immédiat pour commenter ces informations.

M. Abou Safiya a accusé lundi les forces israéliennes d'avoir ciblé l'hôpital, "dans l'intention de tuer et de déplacer de force les personnes qui s'y trouvent".

L'Organisation mondiale de la santé a qualifié les conditions de vie à l'hôpital Kamal Adwan d'"épouvantables" et a déclaré que l'établissement fonctionnait à un niveau "minimum".