Pression autrichienne

Pandémie » Il s’est excusé, ce vendredi, le ministre de la Santé autrichien Wolfgang Mückstein (Verts), en annonçant la décision de reconfiner son pays. «Nous n’avons pas réussi à convaincre suffisamment de gens à se faire vacciner», a-t-il déclaré. «Avec un lockdown, nous en demandons beaucoup. Mais cette décision est nécessaire.» En Suisse, même si le nombre d’hospitalisations liées au Covid augmente, les voyants ne sont pas aussi alarmants que chez nos voisins autrichiens et allemands, estiment des experts.

Après avoir instauré le modèle des «2 G» (certificat sanitaire pour les seuls vaccinés et guéris), puis confiné les 2 millions de personnes non vaccinées (sur 8,9 millions d’habitants), l’Autriche impose un confinement général dès lundi. Ce vendredi, plus de 15’000 nouveaux cas de Covid avaient été enregistrés (6169 en Suisse) et 520 personnes se trouvaient aux soins intensifs avec cette maladie (154 en Suisse). Certains hôpitaux autrichiens, notamment à Graz (sud-est), selon un reportage de l’agence de presse APA, ne savent plus où placer les personnes décédées.

Au moins dix jours

Dès lundi et pour au moins dix jours, la population autrichienne ne pourra sortir de chez elle que pour des tâches impérieuses. Se promener est autorisé. Les magasins non essentiels, restaurants, salles de concert et cinémas seront fermés. Les écoles restent ouvertes, mais les parents sont encouragés à garder leurs enfants à la maison s’ils le peuvent. Le télétravail est fortement recommandé. Les compétitions sportives se dérouleront sans public.

«Nous ne voulons pas de cinquième vague, ni de sixième ou de septième», a déclaré le chancelier autrichien Alexander Schallenberg, du Parti populaire autrichien (ÖVP). C’est pourquoi la vaccination contre le Covid sera obligatoire à partir de février. L’Autriche devient le premier pays d’Europe (hormis le Vatican) à prendre cette mesure face à la résurgence des cas de Covid-19.

Les similitudes entre pays de l’espace germanophone, y compris la Suisse, frappent, notamment leur taux de vaccination plus faible qu’en France, en Italie ou en Espagne, entre autres. Dans une analyse de la Neue Zürcher Zeitung, la virologue d’Innsbruck Dorothee von Laer mettait ce vendredi en évidence un taux de reproduction du virus (Re) similaire en Suisse et en Autriche, entre 1,2 et 1,3. Mais l’Autriche, selon elle, teste davantage que la Suisse.

Une différence qui se voit aussi à l’intérieur de la Confédération: certains cantons alémaniques ont tendance à tester davantage que les Romands, notamment avec les tests systématiques dans les écoles et les entreprises.