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Les Israéliens vivent la peur au ventre

Le massacre perpétré par le Hamas a fait plus de 1400 morts, 3500 blessés et quelque 130 otages. Les Israéliens vivent depuis en pleine insécurité. Plus encore les familles des réservistes.

Les Israéliens restent traumatisés une semaine après l’attaque du Hamas. © Keystone

Catherine Dupeyron, Jérusalem

Catherine Dupeyron, Jérusalem

16 octobre 2023 à 11:50

Temps de lecture : 1 min

Conflit » «Rony était comme un deuxième père pour moi. Je l’ai connu quand j’avais 13-14 ans. Il venait de fêter ses 80 ans en faisant 80 km à vélo dans le sud d’Israël. Apparemment, il a été tué alors qu’il tentait de se défendre avec son arme personnelle», confie Marie-Lyne Smadja. Rony habitait le kibboutz Beeri, fondé en 1946 avant même la création de l’Etat. C’est l’une des localités les plus meurtries par le massacre perpétré par le Hamas dans le sud d’Israël le samedi 7 octobre.

Beeri comptait mille habitants. Près de cent d’entre eux – hommes, femmes, enfants, bébés – ont été assassinés, parfois brûlés, décapités ou démembrés, dans leur maison ou leur jardin, par les terroristes du Hamas. D’autres ont été pris en otages. Viviane Silver, 74 ans, disparue, est peut-être de ceux-là. Ce matin-là, à 11 h, l’un de ses fils a reçu un SMS sur son téléphone disant: «Ils sont dans la maison.» Depuis, plus rien.

Peur jamais ressentie

Viviane, comme Rony et nombre d’habitants des kibboutzim et villages longeant la bande de Gaza, était de gauche. Viviane militait dans l’association Les femmes font la paix, fondée par Marie-Lyne Smadja après la guerre de 2014 entre Israël et la bande de Gaza. «Mais, pour les barbares du Hamas, peu importe que Rony et Viviane aient milité pour la paix et envoyé de l’argent à Gaza», remarque Marie-Lyne.

Le massacre du 7 octobre a fait selon le dernier bilan 1400 morts, 3500 blessés et 126 otages. Mais 500 corps, brûlés, décapités ou démembrés, restent non identifiables. Face à ce bilan macabre, nombre d’Israéliens sont partagés entre la peur, la sidération et la colère. «Le fait qu’ils ont tué les gens chez eux dans leur maison a créé chez moi une peur que je n’ai jamais ressentie de ma vie. Dans la rue, on ne sait pas qui on croise, qui est l’ennemi», remarque Ofra Toren, 51 ans, qui habite à Jérusalem où 40% des habitants sont Palestiniens.

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