Menacé d’euthanasie. La justice française donne une nouvelle chance au petit sanglier apprivoisé Rillette
La justice administrative française a suspendu jeudi la décision d’un préfet interdisant à la propriétaire d’un sanglier, baptisé Rillette, de garder l’animal qu’elle a recueilli à l’état sauvage en 2023.
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ATS et AFP
Aujourd’hui à 11:57, mis à jour à 15:14
L’affaire connaît un fort écho populaire et médiatique depuis que les autorités ont demandé à sa propriétaire de la confier à une «structure adaptée», faute de quoi l’animal pourrait être euthanasié.
Différentes pétitions sur le site Change.org appelant à sauver Rillette ont totalisé quelque 300’000 signatures. Et en décembre, Brigitte Bardot publiquement apporté son soutien à la propriétaire de cette laie, Elodie Cappé.
Impossible régularisation
A la tête d’une écurie privée près de Chaource, en Champagne, Mme Cappé a recueilli et adopté ce marcassin femelle qui s’était réfugié sur sa propriété. Rillette est aujourd’hui une adulte de 100 kg habituée aux humains.
Mais les tentatives de Mme Cappé pour régulariser la situation de la laie auprès des services préfectoraux en vue de garder légalement l’animal ont toutes échoué jusqu’à présent. En juillet, le préfet de l’Aube avait indiqué à Elodie Cappé que pour éviter l’euthanasie de sa laie, elle devait la placer dans un centre spécialisé.
Sa troisième demande de régularisation de la situation a été rejetée en novembre, ce qu’elle contestait devant le tribunal administratif. La préfecture arguait que seuls les animaux provenant d’un élevage d’origine connue peuvent prétendre à une autorisation de détention par un particulier.
Conditions remplies
Mais dans son ordonnance, le juge des référés de Châlons a estimé que le régime applicable à la détention des animaux non domestiques n’exige «à aucun moment que ceux-ci soient nés et élevés en captivité».
Et même si la capture de sangliers vivants dans la nature est en principe interdite, le préfet a toujours la possibilité de l’autoriser, a relevé le juge. C’est pourquoi il a ordonné au préfet de l’Aube de réexaminer la demande de Mme Cappé dans un délai d’un mois.
«Nous sommes très heureux» a réagi Mme Cappé auprès de l’AFP, espérant que la préfecture va «enfin (lui) octroyer le droit de garder Rillette».
Pour son avocat Karl Burger, Mme Cappé remplit toutes les conditions sur les règles de détention d’animaux d’espèces non domestiques: «Rillette est vaccinée et stérilisée. Elle vit dans un enclos sécurisé par rapport aux tiers et aux animaux sauvages».
La laie bénéficie dans son domaine d’un vaste enclos aménagé pour elle, avec des clôtures électriques, avait expliqué Mme Cappé en décembre, assurant aller au-delà des normes requises pour accueillir un sanglier d’élevage.