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Antisémitisme. la France marche sur un fil

Le gouvernement s’efforce d’éviter une «importation» en France du conflit entre Israël et le Hamas

Les habitants du 14e Arrondissement de Paris se sont réveillés avec des tags antisémites le 31 octobre dernier. © Keystone

Antoine Castineira, Paris

Antoine Castineira, Paris

10 novembre 2023 à 11:50

Temps de lecture : 1 min

Antisémitisme » C’est le genre d’agression que redoute le Gouvernement français: dans les couloirs du métro parisien, un rabbin a été agressé mercredi par un adolescent d’origine syrienne. Depuis l’attaque terroriste du Hamas contre Israël le 7 octobre, les actes antisémites recensés en France s’élèvent déjà à 1159, selon les chiffres officiels. Le pays compte à la fois la plus grande communauté juive d’Europe avec plus d’un demi-million de personnes, mais aussi la plus forte population musulmane si on excepte les Balkans. Autant dire que le gouvernement marche sur un fil pour éviter une importation du conflit sur son territoire.

Le retour de Villepin

L’équilibre a longtemps caractérisé la diplomatie française. On se souvient du tonitruant «This is a provocation» lancé en 1996 par le président Jacques Chirac au service d’ordre israélien lors d’une visite de la Vieille-Ville de Jérusalem. Ou encore du refus du même chef de l’Etat gaulliste de participer en 2003 à la guerre en Irak lancée par ses alliés américains contre le régime de Saddam Hussein. Une prise de position qui avait alors été appréciée dans une bonne partie du monde arabe.

Cette position historique, c’est justement l’ancien premier ministre Dominique de Villepin qui l’a récemment défendue, le même qui s’était opposé à la guerre en Irak dans un discours mémorable au Conseil de sécurité de l’ONU. «Aujourd’hui, la guerre qui est menée est une illusion d’une paix possible», a-t-il lancé, fustigeant «la politique de vengeance» de Benjamin Netanyahou. Des propos qui contrastaient fortement avec ceux de la présidente de l’Assemblée nationale, la macroniste Yaël Braun-Pivet. Elle avait assuré que «rien ne devait empêcher Israël de se défendre». Par ailleurs, les manifestations de soutien aux Palestiniens ont été interdites par le ministre Gérald Darmanin.

Cessez-le-feu

Dans un premier temps, la France a ainsi donné l’impression de renoncer à sa position historique pour s’aligner sur une position calquée sur celle des Etats-Unis. Le quotidien Le Monde a d’ailleurs révélé l’existence de profondes dissensions au sein même des diplomates français. Depuis, Emmanuel Macron s’est efforcé de clarifier la position de la France. Tout d’abord, lors de sa récente tournée au Proche-Orient, où il a rencontré non seulement Benjamin Netanyahou, mais aussi le président de l’Autorité palestinienne Mahmoud Abbas. Surtout, il a organisé hier à l’Elysée une conférence internationale pour Gaza, à laquelle a participé le président de la Confédération Alain Berset. Dans son discours, le chef de l’Etat français a plaidé pour une préparation «indispensable» d’un cessez-le-feu, terme qu’il utilisait pour la première fois.

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