Présidentielle américaine. Donald Trump, triomphant, reçu à la Maison Blanche par Joe Biden
Plus de trois ans après l’assaut du capitole, il revient triomphant et décidé à bouleverser la structure de l’Etat, à en juger par ses nominations fracassantes. Donald Trump est reçu mercredi par Joe Biden, qui a promis une transition sans accroc.
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ATS et AFP
13 novembre 2024 à 08:01, mis à jour à 14:01
Le président sortant démocrate doit recevoir son prédécesseur et successeur républicain à 11 h locale (17 h en Suisse) dans le Bureau ovale, que le tribun de 78 ans occupera pour de bon, et pour la seconde fois, après sa prestation de serment le 20 janvier.
Joe Biden s’était engagé la semaine dernière, après la victoire éclatante de Donald Trump à la présidentielle, à assurer un transfert de pouvoir «pacifique et ordonné» avec celui qu’il a qualifié à de nombreuses reprises de danger pour la démocratie américaine.
Le président sortant «croit aux normes. Il croit aux institutions», a dit mardi sa porte-parole Karine Jean-Pierre.
La visite s’annonce humiliante pour le démocrate octogénaire, qui sait qu’une bonne partie de son bilan pourrait être réduite à néant par l’équipe que son rival est en train de façonner, à coups de nominations plus radicales les unes que les autres.
Parmi les dernières annoncées par le président élu: l’homme le plus riche de la planète, Elon Musk, à la tête d’un nouveau ministère de l'«efficacité gouvernementale», conjointement avec l’homme d’affaires républicain Vivek Ramaswamy. Ce dernier a d’ores et déjà promis sur X que le duo ne «ferait pas dans la douceur».
Si les trois richissimes hommes d’affaires s’entendent durablement, ils pourraient procéder à des coupes drastiques dans le budget fédéral de la première puissance mondiale et déréguler à tour de bras.
Revanche
Pour Donald Trump, la rencontre avec Joe Biden aura un fort goût de revanche. Il avait claqué la porte de la Maison Blanche le 20 janvier 2020, quelques heures avant que Joe Biden n’y fasse son entrée, sans même assister à la cérémonie d’investiture de son grand rival.
Le républicain n’avait pas non plus organisé cette visite de courtoisie entre président sortant et président élu, une rupture parmi d’autres de l’imprévisible septuagénaire avec les usages en vigueur à Washington depuis des décennies.
Donald Trump considère que l’élection de 2020, pourtant validée par nombre de tribunaux, lui a été volée.
Selon Mike Johnson, ténor républicain au Congrès, le président élu pourrait également passer une tête mercredi au Capitole, bâtiment que ses partisans avaient pris d’assaut le 6 janvier 2021 pour tenter d’empêcher la certification de l’élection de Joe Biden.
Son parti est déjà assuré de ravir la majorité au Sénat, la chambre haute. Les républicains devraient conserver aussi le contrôle de l’autre composante du Congrès américain, la Chambre des représentants.
En comptant une Cour suprême désormais fermement ancrée à droite, Donald Trump aura les coudées franches.
«Faucon»
Le président élu avance déjà au pas de charge pour nommer ses fidèles à des postes très stratégiques. Outre Elon Musk, il va confier la diplomatie à l’influent sénateur Marco Rubio, connu pour être partisan d’une ligne très dure face à la Chine et l’Iran, et qui doit devenir secrétaire d’Etat.
A la Maison Blanche elle-même, les relations internationales de la nouvelle ère Trump seront pilotées par un autre «faucon», Mike Waltz, au poste très stratégique de conseiller à la Sécurité nationale.
Pour la défense, Donald Trump a annoncé vouloir nommer Pete Hegseth, un ex-major de l’armée et actuel présentateur de Fox News, à la tête du Pentagone.
La gouverneure du Dakota du Sud, Kristi Noem, deviendrait elle ministre de la Sécurité intérieure, un portefeuille qui comprend notamment les douanes et les gardes-frontières.
Donald Trump a fait campagne sur une rhétorique antisystème virulente. Il a promis des expulsions massives de migrants en situation irrégulière et un virage protectionniste radical en matière économique.