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Environnement - NE. La cyanobactérie, responsable du décès de chiens, identifiée

Des biologistes de l’Université de Neuchâtel ont identifié la souche de cyanobactéries, responsable de la mort de six chiens en 2020 à l’embouchure de l’Areuse (NE). Une surveillance nationale est recommandée dans le but d'atténuer des événements similaires.

La plage de Boudry, à l'embouchure de l'Areuse, avait été interdite à la population en 2020, en raison de la présence de cyanobactéries mortelles pour les chiens (archives).KEYSTONE/PETER KLAUNZER

ATS

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Aujourd’hui à 10:49

Temps de lecture : 2 min

Après le décès de six chiens, qui avaient mangé des tapis flottants de cyanobactéries près de l'embouchure de l'Areuse, au bord du lac de Neuchâtel, l'Université de Neuchâtel (UniNE) a été mandatée pour enquêter sur cette affaire. "Les analyses toxicologiques ont indiqué qu'un dérivé de l'anatoxine-a (ATX), une toxine d'origine cyanobactérienne, était la cause probable de leur mort", a indiqué mardi l'établissement.

A partir de ce constat, il restait à l’équipe emmenée par la professeure Pilar Junier, directrice du Laboratoire de microbiologie de l’UniNE, d'identifier et de caractériser la cyanobactérie responsable. Les analyses génomiques indiquent que la souche produisant la toxine dans l’Areuse appartient à la même espèce que celles isolées en Nouvelle-Zélande, aux Etats-Unis et au Canada. Elle se nomme Microcoleus anatoxicus.

Cette espèce a des propriétés singulières qui pourraient expliquer pourquoi elle prolifère si rapidement et s'impose au détriment de toutes les autres cyanobactéries de l'Areuse. Par rapport au reste du genre Microcoleus, les souches productrices de toxines possèdent un génome 15% plus petit, ce qui pourrait accélérer leur croissance, tout en les rendant plus dépendantes d'autres microorganismes, selon les scientifiques.

Les travaux, qui ont été publiés dans la revue Water Research X, ont pu être discutés le 9 septembre lors d’un symposium sur la problématique des cyanobactéries organisé par l’UniNE. Des spécialistes des Etats-Unis et de Nouvelle-Zélande ont partagé leurs points de vue sur le phénomène, aux côtés des membres du Laboratoire de microbiologie.

Il en est ressorti une recommandation de surveillance nationale des souches étroitement apparentées à M. anatoxicus. L'objectif est d'aider à prévoir et à atténuer des événements cyanotoxiques similaires.