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Climat. Hausse des températures des cours d'eau de montagne

Les températures des cours d'eau de montagne européens augmentent depuis des décennies. C'est ce que montre une étude de l'institut SLF selon laquelle des points de basculement écologiques pourraient être atteints si la tendance se poursuit.

Selon cette étude, les modèles actuels ne sont pas vraiment adaptés pour faire des prévisions réalistes des températures extrêmes des cours d'eau (archives).KEYSTONE/ALESSANDRO DELLA BELLA

ATS

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Aujourd’hui à 16:47, mis à jour à 17:04

Temps de lecture : 2 min

Amber van Hamel, hydrologue au WSL Institut pour l’étude de la neige et des avalanches (SLF), a examiné des séries chronologiques de température de 177 cours d'eau et de leurs bassins versants dans les Alpes, les Pyrénées, le Massif central français et les montagnes de Scandinavie, dont 35 en Suisse comme l'Emme, le Rhône et le Dischmabach près de Davos (GR).

"La température moyenne de l'eau a augmenté de 0,38 degré Celsius par décennie au cours des trente dernières années, ce qui entraîne davantage de températures extrêmes de l'eau en haute altitude au printemps et en été", indique Mme van Hamel, citée lundi dans un communiqué du SLF. Cela représente 1,1 degré de plus par rapport à 1994.

Les températures les plus élevées sont mesurées en été dans les Pyrénées, le Massif central et les Alpes. Certains bassins versants atteignent déjà régulièrement 23 degrés et plus. "La température de l'eau la plus élevée observée dans un seul bassin versant a été de 28 degrés Celsius dans le Schwarzbach en Autriche", précise la doctorante.

Hausse en toute saison

Dans les Alpes, Mme van Hamel a observé une tendance à la hausse pour les quatre saisons, avec une augmentation particulièrement forte en été. "Si, en raison du changement climatique, il y a moins de neige en hiver, moins d'eau de fonte fraîche arrive dans les rivières au printemps et en été", explique-t-elle.

A cela s'ajoutent des sécheresses plus fréquentes. L'humidité du sol diminue, et moins d'eau souterraine froide parvient dans les systèmes fluviaux.

Pour Amber van Hamel, il faut impérativement améliorer les modèles existants. Ceux-ci ne prennent en compte pour l'instant que la température de l'air. "Ils ne sont donc pas vraiment adaptés à la prévision de températures extrêmes de l'eau", dit la scientifique.

Selon ces travaux publiés dans la revue Water Resources Research, c'est toute la biodiversité des écosystèmes aquatiques qui est menacée. Les températures élevées peuvent également réduire la qualité de l'eau, ce qui peut poser problème pour l'approvisionnement en eau potable de la population ou le refroidissement de certaines installations industrielles.