Proche-Orient. La suite de la trêve à Gaza suspendue à un accord encore à trouver
La prochaine étape de l'accord de trêve entre Israël et le Hamas dans la bande de Gaza apparaît suspendue samedi à un compromis encore à trouver. Et cela au dernier jour de la première phase du cessez-le-feu.
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ATS et AFP
Aujourd’hui à 16:36, mis à jour à 18:02
Des négociations au Caire entre une délégation israélienne et les médiateurs -Egypte, Qatar, Etats-Unis- n'ont encore abouti sur aucune annonce.
Le Hamas a affirmé samedi, dans un message adressé aux participants au sommet de la Ligue arabe devant se tenir le 4 mars au Caire, sa "volonté d'aller au bout des étapes restantes de l'accord (de trêve devant mener) à un cessez-le-feu global et permanent, au retrait complet des forces d'occupation" de Gaza, "à la reconstruction et à la levée du siège".
Trois phases
L'accord de trêve est entré en vigueur le 19 janvier, après 15 mois d'une guerre dévastatrice à Gaza, déclenchée par une attaque menée le 7 octobre 2023 par des commandos du mouvement islamiste Hamas infiltrés dans le sud d'Israël à partir du territoire palestinien voisin.
Arraché par les médiateurs après des mois de discussions compliquées, il comprend initialement trois phases et prévoit notamment le retour de tous les otages israéliens enlevés le 7-Octobre en échange de centaines de détenus palestiniens. Les négociations pour la suite du processus s'annoncent ardues.
Mettre en oeuvre la 2e phase
Le Hamas campe sur son refus de discuter d'autre chose que d'une mise en oeuvre de la deuxième phase de l'accord censée garantir la fin définitive de la guerre et le retrait israélien de Gaza, ainsi que la libération des otages encore retenus -une soixantaine dont plus de la moitié seraient morts.
"La deuxième phase est censée commencer demain, dimanche", a déclaré un haut responsable du Hamas à l'AFP, sous le couvert de l'anonymat, accusant Israël de continuer "à jouer la montre et à violer l'accord".
Israël veut changer les règles
Israël souhaite, de son côté, faire libérer davantage d'otages dans le cadre d'une prolongation de la première phase. Le gouvernement de Benjamin Netanyahu ne cesse de dire qu'il se réserve le droit de reprendre les hostilités à tout moment pour anéantir le Hamas si celui-ci ne dépose pas les armes.
Le Hamas a indiqué refuser de prolonger la première phase selon la formule proposée par Israël.
Une source proche des discussions a indiqué à l'AFP qu'Israël avait transmis via les médiateurs une proposition de prolonger la première phase afin de réaliser, sur une base hebdomadaire, de nouveaux échanges d'otages contre des prisonniers palestiniens.
Vidéo
Dans ce contexte, la branche armée du Hamas a publié samedi une nouvelle vidéo de ce qui semble être un groupe d'Israéliens otages à Gaza. L'AFP n'est pas en mesure de l'authentifier dans l'immédiat.
Les images montrent trois personnes à visage découvert dont deux semblent être des otages libérés en février. Un troisième appelle en hébreu le gouvernement israélien à le libérer.
A la fin de la vidéo, un message avertit que "seul un accord de cessez-le-feu les ramènera vivants".
Poursuite des efforts
Aucune délégation du Hamas ne se trouve au Caire avec un mandat de négociation, mais les efforts continuent pour tenter de sortir de l'ornière, a ajouté la source proche des discussions, sans autre précision.
De plus, Israël exige que Gaza soit complètement démilitarisée et le Hamas éliminé. Ce dernier, qui a pris le pouvoir dans le territoire en 2007, insiste pour y rester.
Plus de 48'000 morts à Gaza
L'offensive israélienne à Gaza a fait au moins 48'388 morts, la plupart des civils, d'après les données du ministère de la Santé du Hamas, jugées fiables par l'ONU, et détruit ou endommagé la majorité des bâtiments.
Les quelque 2,4 millions d'habitants du petit territoire assiégé ont été déplacés dans leur quasi-totalité, vivant dans des conditions catastrophiques. L'ONU avait évoqué une menace de famine.
Lors de la première phase de la trêve, le Hamas a libéré 25 otages et rendu les corps de huit à Israël, qui en échange a libéré environ 1800 détenus palestiniens. Une troisième phase devrait être consacrée à la reconstruction du territoire palestinien en ruines.
Les USA continuent leurs livraisons d'armes
Dans ce climat d'incertitudes, Washington a annoncé avoir approuvé la vente de munitions, de bulldozers et d'autres équipements pour un montant de trois milliards de dollars à son allié israélien qui a utilisé des armes américaines dans la guerre.
L'armée israélienne recourt à des bulldozers pour détruire habitations et infrastructures en Cisjordanie, territoire palestinien occupé par Israël depuis 1967 en violation du droit international, où elle a lancé en janvier une offensive d'envergure contre les groupes armés palestiniens.
Samedi, une pelleteuse israélienne a détruit un immeuble dans le camp de Nour Chams, largement vidé de ses habitants, selon un correspondant de l'AFP.
Début du ramadan "à la rue"
Les tractations autour de la trêve coïncident avec le début du ramadan, le mois de jeûne musulman. "Le ramadan est arrivé, et nous sommes à la rue (...) sans rien", s'exclame Ali Rajih, père de huit enfants, qui a retrouvé sa maison détruite à Jabalia (nord).