Kurt Sager, membre comité Paysage libre Fribourg
10 avril 2024 à 11:28
On le voit, le conseiller national et membre du conseil d’administration de Groupe E Nicolas Kolly maîtrise l’art du politicien de se présenter (LL du 25 mars, «Nicolas Kolly opposé à son parti»). La loi sur l’électricité, pour laquelle Kolly se bat, est contestée. Personne ne s’oppose à l’approvisionnement énergétique, mais cette loi laisse quand même perplexe. Des prescriptions technologiques et d’énormes subventions aux producteurs d’électricité sont censées faire l’affaire.
Afin de rendre le peuple docile face aux milliers de projets potentiels de construction chez eux, la surveillance par les communes sera limitée et l’acquis du fédéralisme, essentiel pour notre démocratie, mis à rude épreuve. La preuve se trouve dans le passage selon lequel, lors de la pesée d’intérêts, les projets d’électricité revêtant un statut d’importance nationale auront la priorité.
Il y a pire: d’un point de vue technique, cette loi ne remplit de loin pas la promesse d’un approvisionnement sûr, car le soleil ne brille pas toujours et les vents sont souvent faibles. Qu’en pensent les partisans de la loi? «Il faut faire quelque chose, il n’y a pas d’alternative à cette loi», disent-ils souvent. Une alternative consiste à rejeter la loi le 9 juin, une autre à maintenir nos centrales nucléaires, si bien acceptées en Argovie. Cela n’empêchera pas la construction de nouvelles centrales électriques bien planifiées.
Pourquoi s’opposer à cette loi? Eh bien, 6000 éoliennes souvent à l’arrêt, c’est trop. Et les panneaux solaires ont leur place dans les zones urbaines, pas dans les Alpes. C’est technique, quoi.