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Religions. Forte diminution des groupes religieux locaux en Suisse

Au cours des deux dernières décennies, le nombre de groupes religieux locaux en Suisse a diminué de 7%. L'âge moyen des participants a augmenté, comme le montre une étude publiée dans la revue "Social Change in Switzerland".

Les religions instituées sont globalement en perte de vitesse en Suisse, selon cette étude (archives).KEYSTONE/ANTHONY ANEX

ATS

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Aujourd’hui à 10:59, mis à jour à 11:08

Temps de lecture : 2 min

En Suisse, les groupes religieux locaux s'organisent en paroisses, communautés, mosquées, synagogues ou temples. Sur la base de deux enquêtes et de sondages représentatifs, une équipe de sociologues des religions emmenée par Jörg Stolz, de l'Université de Lausanne, montre que leur nombre a diminué de 7,2% entre 2008 et 2022, passant de 6341 à 5883 groupes.

Avec l’augmentation de la population sur cette même période, on est passé d’une communauté pour 1184 habitants en 2008 à une communauté pour 1476 habitants en 2020.

Les églises réformée et catholique, en particulier, ont perdu de nombreux groupes locaux. Dans la communauté musulmane de Suisse, le nombre de mosquées a également légèrement diminué, et ce bien que le nombre de participants réguliers ait augmenté, selon un communiqué de la revue publié mardi.

La situation est différente pour les communautés évangéliques charismatiques (pentecôtistes). Elles sont en progression dans le monde et en Suisse aussi: plus de 200 nouveaux groupes de ce type ont vu le jour depuis 2008. Mais comme autant de groupes ont disparu, le nombre de ces communautés et des participants réguliers est resté stable.

Recul de la religiosité

Le recul de la religiosité se reflète également dans la part de la population qui participe régulièrement à des services religieux. En Suisse, elle est passée de 11,6% à 9,5% entre 2008 et 2022.

On observe une forte tendance au vieillissement: la moitié des participants réguliers a aujourd'hui plus de 60 ans. L'âge moyen des responsables spirituels (prêtres, imams, etc.) a également nettement augmenté, passant de 50,8 à 53,8 ans.

Cette forte tendance au vieillissement ne se manifeste pas seulement dans les Églises chrétiennes reconnues, mais aussi dans les communautés évangéliques ainsi que chez les musulmans, les juifs, les bouddhistes et les hindous en Suisse.

Ce résultat contredit l'idée selon laquelle la sécularisation se limiterait aux Églises traditionnelles. Il existe toutefois des exceptions: à titre d’exemple, les Églises orthodoxes sont en pleine croissance.

Tendance à l'inclusivité

Enfin, la tendance est à l’inclusivité. Les groupes religieux locaux sont devenus en moyenne plus ouverts à la possibilité d’avoir des membres et des dirigeants homosexuels et à la possibilité et à la pratique du leadership des femmes. Ces tendances sont jugées significatives, bien que lentes, et ne sont visibles que pour certaines traditions religieuses.

Plusieurs religions ne montrent que peu ou pas de changement, voire une baisse de l’acceptation du leadership religieux des femmes en principe ou en pratique. C’est le cas des évangéliques conservateurs, des chrétiens orthodoxes, des musulmans, des hindous et des sikhs.