Cinéma. "Emilia Perez" primée aux César
Catherine Deneuve a dédié "à l'Ukraine" la 50e cérémonie des César qu'elle préside vendredi. La soirée a sacré "Emilia Perez" de Jacques Audiard qui remporte le César du meilleur film, devenant le grand gagnant avec un total de sept statuettes.
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ATS
28 février 2025 à 22:33, mis à jour le 1 mars 2025 à 00:27
La comédie musicale "Emilia Perez" de Jacques Audiard a remporté vendredi soir à 72 ans le César du meilleur film, devenant le grand gagnant de la soirée avec un total de sept statuettes. L'œuvre est coproduite par "Les Films du Fleuve", société de production des frères Dardenne.
La comédie musicale, avec des chorégraphies signées par le Bruxellois Damien Jalet, traite de la transition de genre d'un narcotrafiquant mexicain.
Plus tôt dans la soirée, le film, également en lice pour les Oscars, a remporté les prix des meilleurs effets visuels, de la meilleure photo, du meilleur son, de la meilleure musique originale, de la meilleure adaptation et de la meilleure réalisation.
Le film vit un chemin de croix ces dernières semaines avec de multiples polémiques concernant notamment son actrice principale, Karla Sofia Gascón.
Deux grands succès populaires, "Le Comte de Monte-Cristo", qui a déjà obtenu les César du meilleur costume et du meilleur décor, et "L'Amour ouf", étaient en lice, au côté de la comédie musicale "Emilia Perez" de Jacques Audiard, pour succéder à "Anatomie d'une chute", grand vainqueur de l'an dernier.
Meilleurs acteurs
L'acteur Karim Leklou a reçu vendredi à 42 ans le César du meilleur acteur pour son rôle de père d'adoption dans "Le Roman de Jim" d'Arnaud et Jean-Marie Larrieu.
Il a dédié son prix "à tous les gentils, tous les gars qui d'habitude ne doivent pas soulever un César (...) à tous les résilients, ceux qui encaissent des vies pas faciles".
Hafsia Herzi a reçu à 38 ans le César de la meilleure actrice pour son rôle de surveillante pénitentière dans le thriller corse "Borgo" de Stéphane Demoustier.
"Je suis très touchée et très émue (...) c'était une super aventure humaine", a déclaré l'actrice qui avait remporté en 2008 le César du meilleur espoir féminin pour "La graine et le mulet".
Sans-papiers
En attendant, des challengers ont été mis en lumière. "L'histoire de Souleymane", qui raconte l'histoire d'un Guinéen qui survit à Paris comme livreur à vélo, a reçu les prix du meilleur scénario original et du meilleur second rôle féminin (Nina Meurisse). Il a surtout valu à Abou Sangare, lui-même ancien sans-papiers guinéen régularisé après le succès du film, la meilleure révélation masculine.
Après être arrivé en France, "je n'avais presque plus de vie, je vivais parmi les hommes, comme ça, je ne me considérais plus comme un être humain", a lancé le jeune homme de 23 ans sur la scène de l'Olympia. "Merci pour votre intégration au sein de l'humanité", a-t-il lancé à l'équipe du film et à l'Académie des César.
Suisses bredouilles
Côté féminin, c'est une étudiante en BTS agricole à Vesoul, Maiwène Barthelemy, qui l'a emporté pour son tout premier rôle au cinéma, dans "Vingt Dieux" de la réalisatrice française Louise Courvoisier, née à Genève. Elle s'est dite "fière de représenter" le métier d'agriculteur. L'actrice genevoise Souheila Yacoub était en lice dans cette catégorie pour son rôle dans "Planète B".
De son côté, "Flow, le chat qui n'avait plus peur de l'eau" du réalisateur letton Gints Zilbalodis a remporté le César du meilleur film d'animation. Il a été préféré notamment à "Sauvages" du Suisse Claude Barras.
Succès populaires
Les César ont renoué avec le grand public et les films plus populaires. Même si le plus grand succès de l'année, "Un p'tit truc en plus" d'Artus (10,8 millions d'entrées en France), nommé pour le meilleur premier film, repart bredouille.
A eux deux, "Le Comte de Monte-Cristo" et "L'Amour ouf" cumulent plus de 14 millions d'entrées en France et symbolisent ce cinéma français ambitieux qui a su attirer à nouveau les jeunes et les spectateurs occasionnels.