Politique monétaire. Les fonds propres de la BNS sont trop faibles
Au vu des risques liés au bilan, les fonds propres de la Banque nationale suisse (BNS) sont «beaucoup trop faibles», a averti son nouveau président Martin Schlegel. La constitution de fonds propres est donc prioritaire.
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ATS et AWP
Aujourd’hui à 14:13, mis à jour à 14:45
«Durant les années qui ont suivi la crise financière mondiale, les achats de devises ont eu pour effet secondaire majeur l’augmentation du bilan de la BNS, ce qui a conduit à de fortes fluctuations de ses résultats annuels», a indiqué M. Schlegel selon le texte de son discours prononcé à Zurich.
En 2023, le bilan avait atteint près de 795 milliards de francs, après plus de 881 milliards en 2022, soit presque autant que le produit intérieur brut de la Suisse. Les fonds propres s’élevaient quant à eux à 62,6 milliards.
Pour Martin Schlegel, qui a pris début octobre les commandes de la banque centrale helvétique, «au vu des risques liés au bilan, les fonds propres de la BNS sont actuellement beaucoup trop faibles».
«L’accroissement des fonds propres doit donc avoir la priorité sur les distributions du bénéfice», a-t-il conclu, répétant de précédentes déclarations.
La BNS avait subi une perte de 3,2 milliards de francs l’an dernier, s’abstenant de toute distribution à la Confédération et aux cantons. En 2022, elle s’était déjà abstenue de tout versement après une perte de 132,5 milliards, alors qu’en 2021 l’institut d’émission avait redistribué 6 milliards à la Confédération et aux cantons.
Selon les économistes d’UBS, la BNS devrait dégager un bénéfice d’au moins 65 milliards de francs en 2024 pour procéder à une distribution minimale. Pour un versement maximal, il devrait être supérieur à 105 milliards.