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Économie

La Suisse aime le cash

Contrairement à la France ou l'Italie, il n'y a pas de limite au paiement en liquide en Suisse.

Garagiste indépendant. Reportage dans le garage de Jean-Daniel Rappo. Photo Lib/Alain Wicht, Pensier, le 21.01.2019Alain Wicht/Alain Wicht/La LibertŽ

17 décembre 2022 à 12:36

Temps de lecture : 1 min

Acheter en argent liquide des biens de consommation? L’Italie vient de revoir à la hausse le montant maximal payable en espèces par le consommateur lambda, officiellement pour contrer la gourmandise des instituts émetteurs de cartes et de moyens numériques de paiement. Et en Suisse? Contrairement à ses voisins, le pays des banques n’applique pas de montant plafond pour les transactions en espèces sonnantes et trébuchantes.

Une particularité assez helvétique. En 2020, le conseiller national Jean-Luc Addor (UDC/Valais) a même tenté d'inscrire le droit de payer en espèces dans la Constitution mais le Conseil fédéral s'y est opposé, estimant que les dispositions légales étaient suffisantes. «La loi fédérale sur l’unité monétaire et les moyens de paiement exige de toute personne qu’elle accepte en paiement les billets de banque suisses sans limitation de la somme», confirme Lisa Desjardins, experte en conformité financière chez Claritis à Genève. «Cela ne signifie toutefois pas qu’il n’existe aucun contrôle concernant le risque de blanchiment d’argent, mais le dispositif repose sur la diligence du vendeur et non sur une limitation des moyens de paiement».

Pas de limitation à 1000 euros comme en France ou à 5000 euros comme en Italie. Ainsi, de Romanshorn à Genève, acheter une voiture de luxe ultrachère par exemple avec des francs sonnants et trébuchants est autorisé. «Il serait effectivement possible d’acquérir une voiture de luxe en la payant en espèces, mais si le montant dépasse 100 000 francs suisses, l’acheteur doit prouver son identité», souligne Lisa Desjardins. «Dans ce cas, des contrôles contre le blanchiment d’argent et le délit fiscal qualifié incombent au négociant, c’est à dire au vendeur. Il doit s’assurer de l’identité de l’acheteur par le biais d’une pièce d’identité dont il conserve la copie durant 10 ans». Le commerçant doit aussi vérifier l’ayant droit économique de la somme. Si l’acheteur acquiert une voiture pour le compte de son conjoint à qui l’argent servant à payer la voiture appartient, ce dernier doit être également identifié par le vendeur en tant qu’ayant droit économique.

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