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Économie

Conjoncture. La croissance suisse attendue moins forte en 2025

Les perspectives pour l'économie helvétique se sont légèrement dégradées par rapport aux prévisions avancées cet automne par les économistes du Centre d'études conjoncturelles (KOF) et du Secrétariat d'Etat à l'économie (Seco).

Les exportations suisses souffrent du ralentissement de la demande internationale et de la force du franc.KEYSTONE/AP

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ATS et AWP

Aujourd’hui à 09:07, mis à jour à 09:13

Temps de lecture : 2 min

Les experts expliquent ce coup de mou par l'évolution incertaine du contexte international, notamment en Allemagne et en France.

Le produit intérieur brut (PIB) réel, ajusté des événements sportifs, est attendu en hausse de 0,9% en 2024, contre 1,1% précédemment, indique un communiqué du KOF paru mardi.

Pour 2025, l'augmentation pressentie est de 1,4%, au lieu de 1,6%, et de 1,7% en 2026, comme annoncé cet automne.

Les experts du Seco tablent quant à eux sur une accélération de 1,5% en 2025, contre 1,6% avancé en septembre.

"Le redressement de l'économie européenne se fait attendre et la normalisation de la conjoncture internationale ne devrait pas intervenir avant 2026", prévient un communiqué.

Les exportations suisses souffrent du ralentissement de la demande internationale et de la force du franc, soulignent les auteurs. "Cette faiblesse devrait persister jusqu'au milieu de l'année prochaine, date à laquelle la situation conjoncturelle devrait s'améliorer légèrement." En parallèle, le marché intérieur fait preuve de stabilité.

Dans le détail, le secteur pharmaceutique reste le moteur de la croissance suisse, alors que les investissements en équipements reculent, précisent les experts du KOF. "Les investissements dans la construction ont augmenté de 2,2% cette année et continueront de progresser en 2025 et 2026." Par contre, les plus touchés par la faiblesse de la conjoncture sont les services liés à l'industrie et l'industrie manufacturière.

Baisse de l'inflation

Le taux de chômage est attendu en hausse et devrait atteindre près de 3% d'ici 2026, préviennent les analystes du KOF en citant les branches à orientation internationale comme l'hôtellerie-restauration et l'industrie qui pèsent le plus lourdement. Avis que partagent les experts du Seco en tablant sur 2,7% pour la même année.

Concernant les salaires, ils devraient augmenter de 1,8% en termes nominaux ou de 1,3% après déduction du renchérissement estimé à 0,5%, ajoute le KOF.

Enfin pour l'inflation, "en baisse plus que prévu au cours des derniers mois", elle se situe en dessous de 1% depuis septembre en raison notamment des prix du pétrole plus bas, rappelle le KOF en abaissant ses prévisions d'inflation pour 2025 et 2026 à respectivement 0,5% et 0,6%. Les prévisionnistes du Seco optent sur un recul de 0,3 après 0,7%.

L'incertitude ambiante, comme les conflits géopolitiques ou les menaces de droits de douane de l'administration Trump, pourrait "affaiblir le commerce mondial et provoquer des ruptures dans les chaines d'approvisionnement", étoffe le KOF. Cependant, "la structure sectorielle de l'économie suisse et la diversité de ses partenaires commerciaux concourent à la stabilité", positive le Seco.

Le KOF prévoit une nouvelle baisse de 25 points de base (pb) du taux directeur de la Banque nationale suisse (BNS) en mars prochain, après la réduction de 50 pb opérée mi-décembre.