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Économie

Des firmes suisses en état d’alerte au Proche-Orient

Les entreprises helvétiques opèrent en mode réduit en Israël et évaluent les risques en permanence.

Au début du conflit, Israël a compté quelque 300 000 réservistes. © Keystone

Maude Bonvin

Maude Bonvin

11 décembre 2023 à 09:35

Temps de lecture : 1 min

Economie » Signe que le sujet est sensible, Nestlé se refuse à tout commentaire sur l’évolution de ses affaires au Proche-Orient. Le 19 octobre, la multinationale avait annoncé la fermeture temporaire d’une de ses fabriques en Israël, suite à l’éclatement de la guerre dans la bande de Gaza. Elle justifiait son action par «mesure de précaution». Son directeur, Mark Schneider, avait alors assuré que la sécurité du personnel demeurait la priorité numéro un.

Selon Daniel Maman, membre de la direction de la Chambre de commerce Suisse-Israël, l’éclatement du conflit a entraîné une suspension de l’activité économique. Plusieurs entreprises internationales ont temporairement fermé leurs usines, réduit leurs activités en Israël ou demandé à leurs salariés de travailler à la maison, après l’attaque surprise lancée par le Hamas début octobre. L’agrochimiste bâlois Syngenta a, par exemple, opéré en mode réduit sur ses sites de production dans le sud du pays.

D’après les estimations, une trentaine de sociétés helvétiques seraient présentes sur sol israélien. Parmi elles, Novartis, Roche et Lonza. Pour Novartis aussi, il s’agit d’assurer la sécurité des salariés sur place et de permettre aux patients d’accéder aux traitements dont ils ont besoin.

La sûreté, c’est également le premier souci d’ABB. «Notre priorité reste la sécurité et le bien-être de nos employés et de leurs familles. Nous surveillons en permanence la situation et évaluons les risques potentiels», fait savoir son porte-parole, Eike Christian Meuter. En Israël, la firme zurichoise emploie une centaine de collaborateurs qui se concentrent principalement sur les activités de vente et de service. Elle ne dispose pas de production dans le pays.

Boycott de la Turquie

Au Moyen-Orient et en Afrique, Nestlé écoule beaucoup de produits de nutrition infantile. En Israël, Osem, sous contrôle du groupe vaudois depuis 2016, fabrique et commercialise des pâtes, des plats préparés, des biscuits ou encore des boîtes de conserve. Ses usines emploient 2500 personnes environ dans le pays.

Le silence de Nestlé sur ses activités au Proche-Orient fait suite aux critiques formulées à l’égard de l’industrie alimentaire, après l’attaque de l’Ukraine par la Russie. A l’instar de ses concurrentes, la multinationale veveysanne a maintenu une activité économique dans le pays de Vladimir Poutine, assurant n’y écouler que des produits essentiels.

La Turquie a, elle, pris le mors aux dents concernant la situation au Proche-Orient. Le Parlement a retiré de ses points de restauration les produits de plusieurs sociétés spécialisée dans l’alimentation qui se voient reprocher de soutenir Israël dans son offensive militaire. Nestlé et Coca-Cola seraient concernés par cette décision. Difficile toutefois de dire en quoi ces entreprises soutiennent l’effort de guerre.

Viande de labo

Côté suisse, Migros n’a pas de magasins ni d’employés en Israël. Le distributeur n’achète pratiquement pas de produits frais en provenance de ce pays. Les denrées importées de là-bas, comme les dattes ou les cacahuètes, sont à disposition de la clientèle.

La branche industrielle du géant orange est par ailleurs un investisseur minoritaire dans Aleph Farms, dont le siège se trouve près de Tel-Aviv. Elle y élabore, avec des partenaires, un premier test de marché pour la viande cultivée en laboratoire.

Au niveau des entreprises en main de la Confédération, les CFF ne disposent pas de personnel en Israël et n’ont pas non plus d’investissement dans des start-up israéliennes. Par le passé, un collaborateur de l’ex-régie fédérale a brièvement réalisé des travaux de veille technologique dans le secteur des jeunes pousses dans le pays mais son mandat est terminé depuis plus d’une année. Idem pour La Poste qui n’a ni employés, ni filiales, ni investissements dans cette région du monde.

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