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Économie

Asphyxiés par la dette, des pays en mode survie

La dette pèse lourdement sur les épaules des pays pauvres, alors que les négociations patinent du côté des créanciers. Chine et FMI peinent à s’entendre sur l’allégement de l’endettement de ces Etats se chiffrant en centaines de milliards.

Suite à un coup d’état militaire, le Niger, l’un des pays les plus pauvres au monde, fait face à un défaut de paiement. © Keystone

Maude Bonvin

Maude Bonvin

2 novembre 2023 à 19:20

Temps de lecture : 1 min

Pauvreté » Les pays moins avancés paient un lourd tribut de la remontée des taux d’intérêt. Leur dette extérieure, qui s’élève à environ 8100 milliards de francs, a plus que doublé en l’espace de dix ans, selon la Banque mondiale. Ce bond les empêche d’investir dans le filet social. «Il existe une corrélation entre le niveau d’endettement et l’augmentation alarmante de la précarité. Il devient de plus en plus difficile pour certains pays d’investir dans la santé et l’éducation», a ainsi récemment déploré le responsable du Programme des Nations unies pour le développement (PNUD), Achim Steiner. La Zambie consacre par exemple 90% de ses recettes au service de la dette et aux salaires de ses employés.

Le spécialiste des crises financières à l’Université de Genève, Juan Flores, évoque un cycle typique: «Dès qu’il y a de l’inflation, les banques centrales rehaussent leurs taux. Des situations semblables, qui surviennent par vagues, se sont déjà produites durant l’entre-deux-guerres et à la fin des années 1970.»

La Réserve fédérale américaine (Fed) a relevé ses taux plus d’une dizaine de fois depuis mars 2022, soit un rythme inédit en l’espace de 40 ans. Ses taux se situent dans la fourchette de 5,25% à 5,5%, un niveau record depuis 2001. Ce mouvement arrive toutefois au pire moment, selon Juan Flores qui fait remarquer que certains pays sont déjà fragilisés par le Covid. Ces Etats ont dû augmenter leurs dépenses publiques pour faire face à la pandémie, tout en subissant un effondrement de leurs revenus avec le ralentissement économique qui s’est ensuivi. Conséquence: ils peinent à payer leurs dettes.

Des prêts pour la planète

Juan Flores pointe aussi du doigt la croissance chinoise en berne et la hausse du coût des matières premières dans l’alimentation. «Pour plusieurs pays en Afrique, Asie et Amérique latine, c’est compliqué», estime l’expert genevois.

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