Point de vue avec Michael Ngoy. «Quand tu joues à Gottéron, les gens regardent même ce que t’achètes à la Migros!»

Invité à commenter les difficultés rencontrées cette saison par Killian Mottet, Michael Ngoy n’y va pas par quatre chemins: «C’est que du mental! Car il ne faut pas se le cacher, c’est plus difficile de jouer à Fribourg que dans les autres clubs! Il n’y a pas d’autre équipe qui soit aussi suivie par ses supporters. Tu peux facilement te faire ramasser». Dragon durant onze saisons, l’ancien défenseur est bien placé pour le savoir: «Alors que j’étais encore joueur à Gottéron, ma femme m’a proposé d’aller manger un samedi à Avry-Centre. Mais comme nous venions de perdre quatre matches de suite, j’ai dû refuser car je savais que quelqu’un allait forcément me tomber dessus pour me critiquer.» Reste que si, au milieu de l’euphorie fribourgeoise du moment, le No 71 évolue toujours en deçà de son niveau, Michael Ngoy garde confiance en «Kiki»: «C’est le premier qui sait qu’il fait une saison de merde mais il ne faut pas l’enterrer. Il a souvent montré qu’il pouvait être dominant».

Dominants, on pourrait se risquer à affirmer que les Dragons le sont, eux qui en sont à leur quatorzième match d’affilée avec au moins un point. Michael Ngoy n’est ni le premier, ni le dernier à affirmer que l’arrivée de Lars Leuenberger a permis un déclic. «Grâce à lui, on a vu les joueurs retrouver la joie de jouer. Aujourd’hui, le coach doit être à l’écoute. Les joueurs n’acceptent plus de se faire hurler dessus», analyse-t-il. S’il estime que le remplacement de Pat Emond est intervenu trop tardivement, l’ancien Dragon pense désormais Gottéron capable de prendre la cinquième place du classement. «Vu la façon dont ils jouent, je ne vois pas en tout cas comment le top 6 pourrait leur échapper», précise-t-il.

D’autant que selon lui, Fribourg possède encore une marge de progression. «Il y a des joueurs qui ne sont toujours pas à leur top niveau. Et il y a des secteurs de jeu qui peuvent être améliorés, le power play notamment», affirme celui qui aimerait par ailleurs voir Loïc Galley garder plus régulièrement le but de Gottéron. «Je ne comprends pas pourquoi on ne lui donne pas plus d’occasions de jouer», s’étonne-t-il. Une autre chose que Michael Ngoy ne comprend pas, c’est la décision de ne pas conserver Andrei Bykov. «Pour moi c’est l’un des plus grands gâchis du hockey suisse! 'Byk' avait tellement de hockey en lui. Je pense qu’il aurait pu encore jouer trois ans», déplore-t-il. Et de conclure avec le franc-parler qu’on lui connaît: «Quand tu as un joueur emblématique comme lui, tu lui laisses choisir sa sortie!» FRANÇOIS TARDIN

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