Santé publique » Interdiction des fêtes de carnaval, suppression des marchés et des réunions, mesures d’hygiène et de propreté dans les commerces et les habitations, confinement des malades et des personnes qui les ont côtoyés pendant un mois, nettoyage séparé des habits contaminés… Ces mesures de prévention épidémique, qui nous semblent familières en cette période de coronavirus, ont été préconisées en 1577 déjà par Leurs Excellences du Petit et du Grand Conseil fribourgeois, alors que la peste causait régulièrement des ravages dans toute l’Europe.
Après la terrible peste noire de 1347-1352, qui a fait 24 millions de morts d’après un bilan établi par le pape Clément VI – soit 30 à 60% de la population selon les pays –, les épidémies de peste bubonique ou pulmonaire se répètent pendant trois siècles en Europe. D’abord désemparées, les cités organisent peu à peu la lutte contre le fléau, nommant des conseils sanitaires ou des «physiciens de ville».
Pour tenter de limiter la contagion, les autorités imposent l’internement des malades dans des lazarets hors les murs, à l’instar des lépreux. A Genève, un hôpital de pestiférés est ouvert en 1490 à Plainpalais. A Lausanne, à la même époque, les malades sont traités dans une maison isolée d’Ouchy, tandis que les écoles sont fermées.