Quatre danseuses en apesanteur

Nuithonie » Elle est heureuse de retrouver l’excitation d’une première: «Il y a de vraies rencontres avec le public, ça change tout!» apprécie Nicole Morel. En tournée à Paris avec le Nouvel Opéra Fribourg au moment de l’interview, la chorégraphe reprenait goût à la fête. Elle peut enfin montrer Wonderung, la pièce qu’elle devait créer à Nuithonie au printemps 2020. Un premier report a permis à la résidence artistique de se faire au tournant de l’an et aux programmateurs de voir le spectacle lors de représentations «professionnelles». Mais il manquait encore le public pour que la création artistique trouve tout son sens.

Les retrouvailles auront lieu dès mercredi prochain à Nuithonie. Wonderung est la contraction de «wonder» (le miracle, en anglais), et «Wanderung» (le cheminement, en allemand). Pour Nicole Morel, c’est «une invitation à imaginer d’autres possibles», une façon de symboliser «la capacité à s’adapter». Dans ces définitions, il y a comme un écho à ce que les artistes et tout un chacun ont dû faire depuis la pandémie, même si les premières réflexions pour construire la pièce avaient commencé bien avant, en 2019.

Un «microcosme»

Dans l’impatience de Nicole Morel de donner rendez-vous à son public, il y a aussi ces hauts et ces bas qu’il a fallu traverser et qu’elle a hâte de savoir derrière elle: «En janvier dernier, on y a cru. On a travaillé comme si on allait donner une vraie première. Et à trois semaines de la date, l’annulation nous est tombée dessus… C’est comme si le temps se dilate. C’est difficile d’envisager les choses de la même manière», témoigne la chorégraphe fribourgeoise. Comme une partie de l’équipe de création n’est pas suisse, dont le sculpteur Andrew Hustwaite, Australien, il a aussi fallu tenir compte des contraintes sanitaires dans la planification et dans les étapes de création.