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Scènes

Le brillant lever de rideau d’Anne Schwaller

Critique Théâtre des Osses

© Dimitri Känel

Elisabeth Haas

Elisabeth Haas

17 septembre 2023 à 16:30

Temps de lecture : 1 min

Cette force irrésistible du personnage de Rosine! Elle s’oppose, refuse, s’indigne: rien d’une pupille docile ou ingénue. La metteuse en scène Anne Schwaller a confié son rôle à Christine Vouilloz, qui a du métier, de l’expérience, du répondant: le contraire d’une jeune première. Quel symbole! Avec elle, Le Barbier de Séville de Beaumarchais est moins la pièce du rusé valet Figaro (Frank Arnaudon), qui domine par son intelligence, que celle de la prise de pouvoir de Rosine. Comme quoi, on peut être féministe en parlant à l’imparfait du subjonctif…

Rosine ne tombera pas la perruque grise, mais la robe oui. Et pour le pantalon, s’il vous plaît. Au Théâtre des Osses, à Givisiez, se joue actuellement cet ajustement des rapports: comme si, en 2023, il était décidément irrésistible.

Distribution formidable

Cette première mise en scène de la nouvelle directrice du centre dramatique fribourgeois n’impose donc pas que son rire, même si les portes qui claquent, les anachronismes (l’amour se déclare sur une chanson de Johnny, si, si!), l’exaltation assumée et les grosses prises de bec touchent de fait à la franche comédie et à la rigolade salutaire. C’est qu’il y a des enjeux forts dans un tel acte de théâtre: la beauté de la langue, la précision du rythme, le jeu des interprètes – qui sont tous excellents, Anne Schwaller ayant réuni une distribution formidable, impliquée à chaque instant… Leur théâtre est d’une intensité folle.

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