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Scènes

LA (HORDE) danse la fureur à Nuithonie

Le collectif LA (HORDE) présente Room With a View en exclusivité suisse, dans le cadre du festival Steps

La ronde soude la troupe à la manière d’une mêlée de rugby.

 Ghania Adamo

Ghania Adamo

11 mai 2022 à 16:35

Temps de lecture : 1 min

Fribourg » Une troupe de danseurs. Ou plutôt une horde de petites frappes errant quelque part dans une carrière de pierre, à l’abri des regards. Leurs fureurs sont adoucies par une musique électronique qui, quand elle monte, transperce la roche. La horde se forme et se défait au gré des passions individuelles ou collectives. Tout à coup, une ronde. Elle soude la troupe à la manière d’une mêlée de rugby dont se détachent très vite quelques personnages. Ici, un homme en poignarde un autre. Là, un couple s’aime.

La horde est une jungle policée par l’art chorégraphique. Elle donne son nom à un collectif d’artistes français: Marine Brutti, Jonathan Debrouwer et Arthur Harel. Depuis 2019, le trio LA (HORDE) dirige le Ballet national de Marseille, qui présente en exclusivité suisse à Fribourg, dans le cadre du festival Steps, Room With a View – dont nous avons vu une captation. Créée le 5 mars 2020 à Paris juste avant le confinement, cette pièce très juste dans son mouvement et son propos annonçait l’effondrement que l’on sait, et en prédit d’autres à venir. Entretien avec Arthur Harel, qui parle ici au nom du collectif.

 

Room With a View (Chambre avec vue) est le titre d’un film de James Ivory et d’une chanson d’Henri Salvador. L’un évoque une histoire d’amour, l’autre l’«ailleurs», «le grand air». Votre chambre, sur quoi donne-t-elle?

Arthur Harel: Sur internet, si je puis dire, et donc sur tout ce que cet outil peut générer, à travers les réseaux sociaux, comme images lumineuses ou sombres, pacifiques ou violentes. Plus précisément, le titre de notre pièce fait référence à #roomwithaview, un site sur lequel sont postées des photos faites en général à partir d’un lieu luxueux (un hôtel par exemple) dévoilant un paysage idyllique.

Et les auteurs de ces photos?

Majoritairement des gens fortunés, parmi lesquels il peut y avoir des filous. Nous travaillons donc sur la notion de décalage qui existe entre l’image et celui qui la poste. Je tiens à ajouter que les titres de nos pièces, films ou performances (The Master’s Tool, Cultes, Marry Me in Bassiani…, ndlr) ne se limitent pas à un simple clin d’œil au cinéma, à la chanson ou aux arts plastiques, ils offrent au public une clé supplémentaire de réflexion. La chambre peut ainsi être vue comme un endroit intime où l’on se retire pour regarder un monde… en train de s’effondrer.

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