Fairfly propulse sur les montagnes russes émotionnelles. D’abord la déprime, la menace de licenciement, puis les rêves d’entrepreneuriat, l’excitation, la tête qui tourne d’un optimisme à toute épreuve, et à nouveau la dégringolade, la douche froide, avant peut-être de remonter la pente… On traverse tous les états d’âme dans cette pièce de l’auteur catalan Joan Yago García, que la compagnie fribourgeoise Le Magnifique Théâtre montre jusqu’au 12 novembre à Nuithonie. En un peu plus d’une heure, par les collisions provoquées par les ellipses temporelles, on passe donc de l’incrédulité, de l’espoir presque irrationnel, à la claque des désillusions et des compromissions.
De bout en bout, le jeu des actrices et des acteurs est d’une folle intensité. Le rythme enlevé travaillé par le metteur en scène Julien Schmutz emporte: ça déménage, ça fuse, ça vit. Il y a tout de même un temps pour souffler, au mitan du spectacle, des arrêts sur image, avant que la vague des répliques ne submerge par la déroute implacable des idéaux de Martha, Amélie, Philippe et Simon.