«Nous avons travaillé autour de l’eau»

Fribourg » Quarante ans de créations contemporaines, de rencontres, de propositions émanant d’une forteresse médiévale fribourgeoise protégeant contre l’obscurantisme. Le Belluard Bollwerk International (BBI), qui aura lieu du 22 juin au 1er juillet, passe cette année ce cap symbolique. Son programme a été présenté mercredi en conférence de presse. Interview de sa directrice Laurence Wagner.

Qu’est-ce qui a changé en 40 ans?

Laurence Wagner: C’est difficile à dire car je n’étais pas là il y a 40 ans, mais j’ai l’impression que le contexte était complètement différent. Vu de 2023, nous avons vécu des années assez mouvementées, en raison de la pandémie et d’un rapport à l’international qui a été fragilisé par le Covid et par la réalité de l’urgence climatique. J’ai l’impression de quelque chose de beaucoup plus conscient actuellement. Financièrement, la situation a aussi changé: au début, le bénévolat était très présent alors que nous avons désormais des équipes qui peuvent œuvrer à l’année pour que ce festival perdure, pour que cette expertise soit reconnue, ce qui est très précieux.

Les thèmes ont-ils aussi bougé ces dernières années en étant moins occidentaux, moins binaires qu’autrefois?

En tant que festival d’art contemporain, nous essayons d’être un relais des questionnements actuels. Au début de la manifestation, c’était surtout des hommes qui y travaillaient, aujourd’hui nous sommes une majorité de femmes ou de personnes non binaires. Dans la programmation, nous avons l’envie d’être plus divers, paritaires, de faire une place aux minorités mais sans être dans l’exotisation.