C’est un jardin. Comme celui d’un de ces rêves dont on aimerait ne jamais sortir. Dès qu’on en franchit la porte, l’énergie pure de la Terre-Mère traverse le corps, électrise chaque sens. Le jour un soleil vigoureux réchauffe l’atmosphère, la nuit des lumières folles s’allument dans la campagne tandis que d’étranges lucioles s’agitent dans un bruit de tonnerre. Ce petit coin de paradis est connu depuis la fin du siècle dernier sous le nom de Kilbi, un festival en terre singinoise qui tient du miracle. Des milliers de spectateurs accourus de toute la Suisse en ont une fois de plus eu la confirmation, le week-end dernier. Celles et ceux qui ont foulé la prairie du Bad Bonn ne sont pas près d’oublier une programmation audacieuse, généreuse, rendue plus riche encore par sa diversité. En attendant l’année prochaine, les souvenirs de cette édition 2022, dont l’écho continue d’enchanter nos tympans, défilent en boucle sur l’écran de notre mémoire. Une playlist non objective, pour tuer le temps, aussi groovy que le flow hypnotique de poétesse de Lex Amor.
On se laisse bercer par le folk de chambre décalé de la singulière fanfare Black Country, New Road, ou par les bricolages lo-fi pertinents du Chaux-de-Fonnier Louis Jucker. Avant de flotter sur des notes infiniment bleues. Ces notes échappées du Fender Rhodes de Kamaal Williams le Londonien évoquent celles de Herbie Hancock, période conquistador, sans pour autant laisser planer le doute: un prodige du jazz contemporain vient de faire escale en Singine. La nuit venue, la vibration se fait plus intense.
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Ce n’est pas vraiment le genre d’album qu’on écoute pour se détendre après une journée de travail, ou pour agrémenter une séance de yoga. Depuis plus de quinze ans, les Fribourgeois de Calcined font plutôt dans le brutal. Le brutal death metal pour êtr...
