Haute culture. sur les traces d'Ella Maillart à Chandolin
Saisis par l’horizon infini et le silence himalayen, les artistes n’ont cessé de s’élever vers ce village-belvédère, parmi les plus hauts d’Europe. Reportage sur les traces d’Ella Maillart
Partager
Thierry Raboud
8 juillet 2022 à 15:20
Haute culture (1/7) » Pendant tout l’été, La Liberté prend de la hauteur pour arpenter les lieux d’art et d’altitude.
«Beau temps» annonce fièrement le baromètre, alors que les orages fulminent dans les ruisseaux qui dévalent. On est en montagne, on est en mer, on est dans l’ailleurs d’une aventurière. Et l’instrument nautique, rivé au chalet d’Ella Maillart, offre son mensonge comme une promesse: si près du ciel, le soleil n’est jamais loin.
«Ella faisait partie d’une génération pour qui la lumière était essentielle. C’est d’ailleurs pour cela qu’elle est venue s’établir ici, à Chandolin, et qu’elle a fait construire ce balcon panoramique qui lui permettait d’en profiter à toute heure du jour», note Anneliese Hollmann, amie et héritière de l’exploratrice, qui nous accueille à 2000 mètres avec son mari Bernard Muller, au perron de ce refuge valaisan où la pente immense, l’espace d’un instant, se repose.
De la dernière neige à la première, elle se tenait perchée là, en surplomb de ce village parmi les plus hauts d’Europe, dans ce refuge de mélèze qu’un Chandolinard lui a bâti à crédit en 1948. «J’ai trouvé ici un bateau qui traverse le ciel sans arrêt, et qui fait le tour du monde en 24 heures. Je retrouve cette atmosphère du Pamir, du sommet du monde, où l’air est pur, où on se sent heureux», lance la vagabonde des mers dans cette archive RTS, juchée sur son toit qui est un pont de voilier dont elle balaie les tavillons. En son jardin, sous le pavois des drapeaux tibétains, poussent des patates roses du Népal.
Ce contenu provient de notre ancien site web. Il est possible que sa mise en page ne soit pas idéale. En savoir plus